C’est le titre de cet article du Nouvel Obs : « Pierre Gattaz continue le chantage avec le gouvernement. ». Je vous passe le fait qu’il veuille renommer le « l’observatoire des contreparties » en « comité de suivi du pacte » ! On va lui expliquer : il n’y aura pas de réduction massive des charges sans contrepartie. Changer de nom à la structure ne changera rien.
On va lui expliquer le reste. Le pauvre, qui débute dans le métier de patron des patrons, semble effrayé à l’idée que nos parlementaires légifèrent. « Quand je vois les projets de loi dans les tuyaux, j'ai très très peur. » C’est pourtant leur boulot. Il y aura des lois sur la pénibilité, sur l’apprentissage, sur les comités d’entreprise, le contrat de génération,…
« Il faudrait qu'il y ait un moratoire sur ces projets de loi qui sont autant de stress sur le dos des patrons. » Je veux bien plaindre les patrons mais je crois devoir informer Monsieur Gattaz que les millions de précaires, en France, stressent un peu plus que les patrons.
Quelles sont les lois qui font peur au remplaçant de Mme Parisot, de son père, et j’en passe ?
Le gouvernement veut légiférer au sujet des stagiaires, en particulier en limitant le nombre de stagiaires dans une entreprise en fonction des effectifs de cette dernière pour éviter que les stagiaires continuent à être considérés comme un travailleur à bas coût. Cette limitation est-elle scandaleuse ?
Il veut que les stagiaires soient inscrits dans le registre des salariés de l’entreprise. C’est scandaleux ?
Il veut que les stagiaires puissent avoir des jours de congés en cas de maternité, d’adoption,… C’est scandaleux ?
Il veut que les entreprises tiennent à jour une fiche de poste pour chacun des salariés au cours de sa carrière afin d’évaluer la pénibilité. C’est scandaleux qu’une entreprise fasse des fiches de poste pour décrire ce que font ses employés ?
En visite aux Etats-Unis avec François Hollande, Pierre Gattaz avait indiqué qu’il ne voulait pas de contreparties avec le pacte de responsabilité. Il est revenu sur ses propos avec un vague rétropédalage mais le mal est fait.
Le patronat devrait faire preuve d’un peu plus d’ouverture et de responsabilité.
Il y a un pacte. On négocie. C’est la méthode utilisée depuis toujours par François Hollande. « Depuis 2 ans, aucun projet de loi impactant le monde du travail n'est réalisé sans un accord avec les partenaires sociaux. On est loin du mépris sarkoziste envers ces mêmes syndicats. » indique mon confrère Cyril.
M. Gattaz commence la négociation en se braquant, en revenant sur ses propos,… Cela ressemble bien à une forme de chantage. Il fait de la communication. Il va pleurer sur les ondes radios : ah le méchant gouvernement qui fait rien qu’à faire des lois.
Non. Le gouvernement engage une réforme du monde de l’entreprise avec le pacte de responsabilité pour diminuer les charges pesant sur les entreprises. Demander des contreparties est logique. La vague promesse de créer un million d’emplois ne suffira pas.
On peut faire de la communication, aussi ! Genre : "Pierre Gattaz voudrait que l'on supprime les cotisations familiale mais que l'on verse les mêmes allocations et autres tout en diminuant le déficit sans créer de nouveaux impôts pendant que le MEDEF promet la création d'un million d'emploi".
Ce qui équivaut à "Pierre Gattaz se fout de notre gueule", non ?
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