Prié de débarrasser le plancher durant les travaux de rénovation de la cuisine, Harry supplie son oncle Tristram de l'inclure dans ses projets, à savoir passer une semaine de vacances sur une île, où habite sa petite copine prénommée Belle de Jour. Cette dernière est une baba-cool, qui loge dans une vieille maison près d'un ruisseau, et qui passe son temps à entrer en harmonisation avec l'Univers ou à communiquer avec les fées dans les champs.
Les garçons, eux, sont sceptiques. Ajoutez que le régime alimentaire constitué de thé à l'oseille, terrine d'orties ou pâte à tartiner à base de pissenlits ne les fait pas sauter au plafond ! Mais ils sont coincés là une semaine, plus de bateau avant le samedi suivant, les carottes sont cuites. Aussi, voient-ils en lot de consolation la perspective de la fête du village où ils pourront se gaver de frites et participer au concours de brochettes.
Pour tuer l'attente, Harry et son oncle nous font vivre des péripéties déjantées au coeur d'une campagne sauvage, hantée par des silhouettes fantomatiques, mais carrément excentriques sitôt qu'on s'accroche d'elles ! Les habitants baragouinent un langage incompréhensible et portent tous la barbe, à l'exception d'un jeune agent de police... Belle de Jour n'y serait pas étrangère. Méfiance !
Quelle lecture joyeuse et farfelue ! Anne Fine s'est fait plaisir à écrire cette histoire, tout comme Agnès Desarthe a pris autant de bonheur à la traduire, cela se ressent tout de suite. Le lecteur est ainsi embarqué dans une aventure débordante d'humour et de dérision. C'est un vrai régal, surtout que certaines scènes sont franchement cocasses et qu'on trouve une belle brochette de doux-dingues prêts à être internés ! Chouette couverture d'Adrien Albert, au passage...
Neuf de l'École des Loisirs, traduit par Agnès Desarthe - illustration de couverture : Adrien Albert