19/02 Le Venezuela prend feu.

L'historienne Margarita Lopez Maya, membre du Conseil latino-américain de Sciences Sociales résume: « une fois disparus les enchantements produits par le verbe et la présence charismatique de Chavez, la réalité peu prometteuse est mise à l'air libre et impossible à cacher »

Cette réalité est d'abord la profonde insécurité qui règne dans le pays et que Chavez, ni bien entendu Maduro, en place depuis moins d'un an, ne sont pas parvenus à contrôler.Elle s'exerce contre toutes les catégories de personnes et, de manière plus fréquente et plus violente contre les plus pauvres, les moins protégés.S'ajoute une incroyable mauvaise gestion économique qui, malgré les rentrées pétrolières du pays, se manifeste par un manque d'un peu tout, en particulier des produits de première nécessité, lait, farine, médicaments, billets d'avion, pièces de rechange, papier journal, etc. La liste est énorme.Et cela s'accompagne d'une inflation que les autorités locales évaluent de 56% tous produits confondus, mais supérieure à 70% pour les produits alimentaires.Les protestations actuelles ont commencé dans les Andes, conduites par des étudiants qui deviennent de plus en plus fréquemment des victimes de la violence. Elles ont reçu un double soutien, lors de l'arrestation d'étudiants: de la part de partis politiques d'opposition et de plusieurs groupes Chavistas mécontents de l'action du président Maduro, ainsi que d'une population civile qui vit de plus en plus mal aussi bien la violence aveugle que les difficultés économiques.Les manifestations de cette semaine ont été convoquées par le leader d'opposition Leopoldo Lopez, ce qui a donné lieu à la levée de son immunité parlementaire.La conséquence est l'explosion de la colère un peu partout, bien au-delà de ce que les groupes d'opposition représentent. Les manifestations contre le gouvernement attirent maintenant des milliers de personnes, partout dans le pays.Caracas, la capitale ; marche vers le lieu de concentration.
Maracaibo, deuxième ville du pays, capitale du pétrole.Barinas (État gouverné par les Chavez de père en fils)
Et un peu partout dans le pays :Le leader opposant Leopoldo Lopez, qui a convoqué la manifestation, se rend aux autorités qui « l'appellent à déclarer ».Des levées d'immunité parlementaire sont demandées contre d'autres élus de l'opposition.Reste à savoir si les milices seront désarmées, premier pas pour la recherche d'une sortie de crise politique pacifique et négociée.©Jorge