Enfin, il est sorti ce nouvel album d’Oldelaf. Rappelez-vous, je vous en avais rapidement parlé à l’occasion de la nouvelle tournée, vous disant le plus grand bien des quelques nouvelles chansons entendues sur scène. Mais est-ce que le passage à l’enregistrement allait tenir ses promesses?
Verison courte : OUI! Dans la lignée du précédent album Le Monde est beau, Dimanche est un excellent album dans la continuité de son évolution. Très abouti musicalement, l’album repose sur des paroles très travaillées, parfois à la limite de l’exercice de style. L’humour se fait moins présent mais beaucoup plus fin, toujours efficace. Globalement, cet album est plus mélancolique. Les sonorités sont parfois surprenantes, un peu métalliques, un peu variété, un peu pop. Les mélodies sont très entêtantes, vous risquez de vous retrouver à les fredonner sans même vous en rendre compte.
Oldelaf continue à nous raconter des histoires dans cet album. D’abord, des histoires d’amour. Beaucoup, et qui ne se terminent pas toujours très bien, toujours avec une pointe d’humour (et un peu d’amertume). Joli dimanche, nous raconte le réveil de deux amants, pas sur la même longueur d’onde, avec beaucoup de douceur et de finesse. La Belle histoire, nous parle d’une joli histoire d’amour, enfin pas pour tout le monde. Ca changera rien, probablement la chanson la plus sérieuse et la plus triste de l’album (au final et après 150 écoutes d’affilé ma préférée), aborde la question de l’histoire d’amour terminée qu’on voudrait prolonger en vain. Je ne sais pas, elle, raconte aussi le quotidien d’un couple qui au final s’en accommode. Dimanche, c’est aussi des histoires du quotidien. Nos jours heureux devrait être la chanson qui parle au plus grand nombre, avec ses préparatifs de départ en vacances (La version live étant merveilleuse, le passage à l’enregistrement est le plus compliqué à accepter, je m’étais déjà trop appropriée la chanson). Digicode, parlera aussi à beaucoup, vu qu’il nous raconte comment on peut se retrouver bloqué face à une porte faute d’avoir le bon code (le pire étant que cette histoire m’est quasiment arrivée intégralement, chute comprise). Je mange, qui bénéficie d’un super clip avec Jonathan Lambert, rappellera à certains les journées d’ennui où au final, on ne fait rien d’autre que des allez-retour entre le frigo et le placard à gateaux. D’ennui, Oldelaf en parle aussi dans Le Dimanche Après-midi, qui là encore, vous rappellera les dimanches en famille avec sa balade forcée et ses histoires de famille à peine digérées. Et puis il y a les chansons à liste, étonnement nombreuses. Le Bruit, au-delà d’une série de jeux de mots qui nécessitent plusieurs écoutes pour être compris, a un titre qui résume à merveille son propos. Qu’est ce qu’on va en faire, nous parle de toutes les choses qu’on accumule sans en avoir réellement besoin. Et puis il y a Kleenex, coécrit par Kyan Khojandi, qui npous rappelle avec beaucoup de finesse et d’intelligence que le temps passe vite et de la même manière pour tout le monde. Enfin, se pose le cas Stockholm. Une chanson qui dénote avec le reste de l’album. Une chanson un peu angoissante, qui pourrait passer pour une chanson d’amour mais absolument pas en fait. Une chanson qui remue quelque chose en vous, qui pourra vous mettre mal à l’aise. Parce qu’elle nous place du coté de l’odieux. D’un homme qui séquestre et violente une femme qu’il prétend aimer. Et ça, avec un message si sombre, ça nous change de ce qu’on connait d’Oldelaf mais on s’y fait très bien.
Dimanche se révèle au final être un album à la fois très différent de ce qu’Oldelaf avait fait auparavant mais complètement dans la ligné de son évolution. Extrêmement travaillé et intelligent, il ne demande qu’à être écouté de nombreuses fois, devenant meilleur à chaque nouvelle écoute! Enfin, bonus spécial, l’album en lui même est un très joli objet, avec de belles photos et des commentaires plus ou moins instructif du chanteur.
Mélanie