Venant de quitter le monde de la Bourse, Gauguin part pour Copenhague, afin de rejoindre sa femme, Mette, et leurs enfants. Mais, leur relation devient orageuse, l’épouse ne supportant plus la passion de Gauguin pour son art. L’avenir hante le peintre, dans ce Danemark haï, il n’arrive plus à se projeter pourtant il a le sentiment qu’il faut qu’il se réalise et devienne enfin Gauguin. Prisonnier d’un dilemme, il n’arrive plus à inverser le mouvement de chute qui l’entraîne depuis déjà quelques temps.
Peignant un autoportrait pour se ressaisir, l’artiste part en quête de lui-même, traquant sa vérité intime, envisageant l’art comme un rapport de force nécessaire, entre lui-même et autrui, tout particulièrement avec sa belle-famille, à l’origine de sa prétendue fuite hors du pays.
Autoportrait au Christ jaune
Le mystère de son départ de Copenhague est un peu dévoilé par Bertrand Leclair, rendant hommage à celui qui a parfois eu l’image d’un "monstre" ayant abandonné ses enfants pour satisfaire son ambition personnelle.
Cette biographie atypique est faite d’extraits de lettres de Paul Gauguin mais surtout de réflexions du biographe sur le processus qui pousse un homme à devenir un artiste. Ecrit dans une langue vivante, anachronique parfois, le texte lève le voile sur cette parenthèse décisive dans la vie du célèbre peintre.
Un bel hommage.
Bertrand Leclair, Le Vertige danois de Paul Gauguin, Actes Sud, Février 2014