Quelques réponses à ASVR :
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Pour nous, l’intérêt général est d’abord l’intérêt humain, le développement humain dans toutes ses potentialités. C’est pourquoi nous disons : « l’humain d’abord ! » qui la devise du Front de gauche depuis 2012. L’humain d’abord, ce sont des droits garantis, sociaux, démocratiques, c’est le droit de vivre sans insécurité économique et sociale, dans un bon climat de voisinage. Ceci va à l’encontre d’un monde dominé par la financiarisation, le profit, le gaspillage, souvent encore par des guerres ou des conflits de peuples (dont l’origine est souvent due aux puissances coloniales ou économiques), des conflits religieux, des conflits basés sur l’intolérance entre cultures, le racisme, les discriminations contre les femmes, les étrangers (ou supposés tels par la simple couleur de peau ou le lieu d’habitation). L’intérêt général, c’est aussi le respect de la nature, car l’humain et la nature ne font qu’un, alors qu’on a trop longtemps cru que l’homme pouvait dominer les ressources sans limitation, qu’il pouvait tout se permettre au nom de la toute puissance technique (gaspillages des ressources, destructions des agricultures vivrières populaires au profit de l’agro-busness, énergies polluantes, rejets atmosphériques menaçant la civilisation, non respect des espèces animales, des forêts, de la bio-diversité…).
Est-ce que cela se confond avec la représentation majoritaire ? Non, mais il faut bien préciser ce dont on parle. La conquête du suffrage universel, donc de la citoyenneté, du droit de donner son avis, et aussi d’être représenté selon des opinions éclairées, est un très grand pas en avant de notre histoire (Révolution française, ou d’autres événements du même type ailleurs dans le monde). Pour la première fois : une personne est égale à une autre, c’est l’égalité politique et citoyenne! Mais cela a mis beaucoup de temps des promesses à la réalité. Les femmes en France ont eu le droit de vote 150 ans après la Révolution, et les étrangers, pourtant vivant et travaillant ici, payant des cotisations et des impôts, n’y ont toujours pas droit. Dans le monde beaucoup de peuples vivent encore sous des dictatures sans droits citoyens. Mais il est vrai que la démocratie ne se résume pas au droit de voter, elle doit devenir plus riche, plus sociale, plus participative, plus complète. Construire des associations, agir syndicalement, communiquer avec ses voisins, créer du « commun », c’est tout aussi fondamental. Il faut les deux : une démocratie citoyenne où le dernier mot doit revenir au suffrage universel (y compris par des référendum citoyens qui devraient être plus fréquents), et une démocratie de participation basée sur l’initiative sociale et associative. Sans les syndicats, les associations, notre démocratie serait très pauvre !
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Démocratie représentative et participative : nous souhaitons d’abord agir pour que les élus soient davantage contrôlés : droit d’interpellation des élus par les citoyens avec obligation de réponse, audit budgétaire public, auto-limitation des pouvoirs du maire. Mais il est en effet nécessaire que la participation directe des citoyens soit encouragée et organisée, par exemple par :
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Revitalisation des conseils de quartiers, avec éventuellement des moyens d’études pour des projets, avec des représentants ;
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Responsabilisation des élus sur leur quartier : ils et elles devront participer à l’animation des conseils de quartiers et faire le lien avec les projets municipaux, notamment en matière de logements, d’urbanisme, etc.
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Mise en débat en amont des projets municipaux, afin que la population puisse s’en saisir
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Conseils municipaux de jeunes
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L’information en temps réel, avant les décisions, est évidemment essentielle à une commune vivante, mobilisée, informée : base de loisirs, projet d’usines, développement économique, etc. C’est le rôle des Conseils de quartiers et des élus « référents » par quartiers.
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L’auto-limitation des pouvoirs du maire se verra dans la façon de préparer en amont les décisions du conseil municipal et même celles qui, légalement, relève de ses pouvoirs sans autorisation préalable. Ainsi, certains projets affichés par publicité ne sont jamais passés, à Romainville, devant le conseil municipal (par exemple la tour maraichère, avec des dépenses engagées, des cabinets d’études, etc). Ce n’est pas tolérable dès lors que des dépenses sont effectuées avec l’argent des citoyens ou de l’argent public en général.
La démocratie communale, qui prend racine dans la Révolution française démocratique est un des derniers lieux où la souveraineté populaire peut encore se faire entendre ; elle ne doit pas se muer en petite monarchie locale, comme cela a tendance à devenir le cas en zone urbaine, système aggravé par la métropolisation centralisée autour de « villes-capitales » en concurrence (Grand Paris, suppression des départements).
11- Poste d’adjoint au patrimoine : nous sommes plutôt pour un Adjoint au développement urbain équilibré, humainement et écologiquement soutenable, dans lequel la préservation du patrimoine et de la mémoire est un élément important de la mission.
Dans ce cadre, une rubrique régulière du journal municipal sur la mémoire de la ville et son patrimoine pourrait en effet être mise en place. D’autant qu’il ne manque pas de compétences sur la ville et il serait possible de faire appel à la mémoire des plus anciens, pour qu’ils soient pilote et écrivains d’une telle rubrique.
19- A propos des contradictions dans les choix: a priori, on ne voit pas en quoi la défense de la bio-diversité et la défense du patrimoine seraient contradictoires. Il peut par contre y a voir des habitats du patrimoine très vétustes, ou insalubres, dont le maintien se discute. La gestion d’une ville, d’une nation, implique forcément des choix. Parfois, il peut y avoir des contradictions apparentes entre le temps long (le temps écologique, le temps du patrimoine), et le temps court (économique par exemple). Dans notre société, ce sont les puissances économiques qui arbitrent ces choix, comme nous n’avons déjà souligné, c’est à -à-dire la finance, l’enrichissement rapide, facteurs d’inégalités, et souvent de pauvreté : pauvreté monétaire, sociale et culturelle. La solution est la démocratie, mise au service de l’humain d’abord. Mais cela n’est pas une promesse gratuite et démagogique. La démocratie a parfois un coût, et elle demande du temps. Le droit à l’erreur existe, dans toute société humaine. L’écologie par exemple est une question très complexe, et certaines questions demandent des études approfondies, avec des choix difficiles. Mais en dernier lieu, la décision doit revenir aux habitants, ou aux élus, et non aux techniciens, qui sont là pour éclairer, pas pour décider. Et si une erreur est commise, il faut le reconnaitre et la corriger. Exemple : les pompes à déchets sont une erreur, anti-écologique et financière. Il faut le dire.
La défense de la bio-diversité peut par exemple passer par la préservation de terrains aujourd’hui en friche (parfois de taille modeste), mis à l’abri de l’appât des promoteurs immobiliers. Dans certains quartiers, raser et construire du neuf revient certes à densifier, mais aussi à artificialiser les sols encore davantage, donc diminuer la bio-diversité, et détruire en même temps le cachet patrimonial préexistant. Il faut donc avoir un regard global, en amont, prenant tous les aspects en compte.
25- La densification urbaine est un principe globalement juste, s’il signifie le refus de l’extension des villes à la campagne de manière anarchique, détruisant les ceintures maraichères et la bio-diversité, artificialisant les sols, aboutissant à une expansion sans limite des routes et du béton. Pour lutter contre la fuite des villes et donc mieux densifier, il faut reconquérir le droit à la ville, le droit au centre-ville et à la culture, le droit à une urbanisation harmonieuse, belle, où le bon habitat et la citoyenneté se complètent. Cela passe par des habitats sobres en énergie, ce que n’est pas l’habitat de grande hauteur. Cela passe par une planification économique qui évite des transports de grande distance pour se rendre à son travail au quotidien (ruée Est-Ouest quotidienne en Ile de France).
34- A propos du projet TMB-méthanisation : nous y sommes totalement opposés. Le travail d’information citoyenne réalisé par l’association ARIVEM a été remarquable. C’est l’exemple de ce qu’il faut développer pour une participation active de la population aux choix. Avec ce type d’usine, livrée clef en main par des entreprises qui veulent faire de l’économie verte un busness, on dit aux élus : on s’occupe de tout, soyez tranquilles. Mais cela ne marche pas, cela est dangereux (les preuves abondent maintenant) et le résultat est anti-écologique : le compost est refusé par les agriculteurs sérieux. Il faut traiter le problème à la racine, c’est-à-à-dire en osant dire aux citoyens : ensemble, prenons cette question de nos déchets au sérieux. Cela commence par le tri sélectif des déchets humides (dits bio-déchets) qu’il faut impérativement séparer (4ème poubelle). Apprenons à le faire : à l’école, dans les quartiers, dans les maisons. Mettons en place un service public municipal et sur Est-Ensemble, pour former des ambassadeurs de tri, pour organiser des réunions de quartiers, pour s’inspirer des bonnes pratiques déjà mises en œuvre en France ou en Europe (adhésion au réseau Zéro Waste). C’est possible, cela marche, cela créé des emplois et du plaisir convivial : production de compost, fêtes de quartiers, relations de voisinage.
On peut compléter cette action par la promotion de jardins maraîchers sur des terrains en friche, alimentés par ce compost, développant une petite culture en circuit court, capable d’offrir légumes et fruits aux habitants à des prix modiques, ou aux associations de restauration.
Jean-Claude Mamet