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Voleurs de poules, Cirque Romanès (Paris 17)

Publié le 18 février 2014 par Carnetauxpetiteschoses @O_petiteschoses

La pluie bat le pavé ce soir, tandis que tous les hommes se pressent aux portes des fleuristes pour la Saint-Valentin. Nous nous empressons de rejoindre le petit chapiteau près de la porte de Champerret. Nous sommes accueillis dans la petite cour pleine de roulottes, par des gens chaleureux. Il s’agit des artistes eux-mêmes qui s’assurent que nous avons ce qu’il nous faut, et qui nous laissent nous installer dans ce petit cirque qui induit la proximité. Pour nous celle-ci est maximale puisque nous choisissons le premier rang.

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Nous avons fait le bon choix, le spectacle n’a pas encore commencé que nous observons les allées et venues des gens dans les coulisses, ceux qui s’échauffent, ceux qui rejoignent le reste du groupe un peu plus tard, et puis au milieu de toute la troupe, le maître des lieux Alexandre Romanes qui observe, encourage, trouve le mot juste. C’est cet amour familial qui irradiera tout le spectacle et qui fera le liant.

Un amour, et une entente telle, qu’elle transforme les artistes.

C’est sur un rythme soutenu que le spectacle se déroule, les numéros s’enchainant très rapidement. Chacun effectue un  premier passage, du jonglage, à la voltigeuse, en passant par des sangles, de la roue Cyr et du funambulisme. Les performances sont tout à fait honorables et les éventuels ratés sont rattrapés immédiatement avec les encouragements du public qui apporte alors tout son soutien à l’artiste. On salue leur polyvalence qui sont aussi à l’aise pour gravir les hauteurs sur un mât chinois, ou à l’aide des sangles, qui jonglent, dansent, tournoient sur une roue etc…

Les intermèdes sont assurés par les danseuses, qui présentent du flamenco plein d’émotions et où les choses s’animent autour d’elles : un éventail commence à décrire des mouvements surprenants en escaliers, un châle passe tournoie autour de la danseuse avec précision, ou les robes elles-mêmes décrivent d’étonnants volutes qui enveloppent leur propriétaire.

Si on ne voit pas le temps passer c’est aussi parce que chacun nous transmet un peu de sa passion, de son amour de la discipline qu’il présente et l’on s’attendrit des encouragements d’Alexandre Romanès ou de ses conseils à sa troupe. Tandis que les uns et les autres sont sur scène, une place est aussi prévue pour les artistes qui ne présentent pas de numéros. Pendant ces périodes de pauses, les artistes quand ils ne regardent pas avec attention les numéros des autres, reprennent des forces, ou vont vers Alexandre, pour un sourire ou un petit mot. C’est ces échanges tacites, d’une main posée sur l’épaule, d’un baiser, qui m’ont beaucoup touchée.

De bout en bout, l’orchestre accompagne les numéros avec bonne humeur et entrain. Sans interruption.

Ce soir, Délia n’est pas là. Chanteuse tzigane, maman de plusieurs des artistes, et femme d’Alexandre, elle brille par son absence et son esprit flotte durant tout le spectacle. Ce sont ses 5 filles qui apportent chacune à leur manière un peu de féminité mais Rose illumine la scène. Elle manie le cerceau, les boules de feu, mais aussi la danse avec une rare maturité et transmet à l’assemblée une belle émotion.

On est bien en famille et on ne s’étonne pas d’être pris à partit à la fin du spectacle quand Alexandre Romanès nous offre la parole en nous demandant si quelqu’un a une question. « Pourquoi voleurs de poules ? » demande une dame. Il expose alors la polémique et l’amalgame tzigane/ roms. « Si on nous accuse de tout pourquoi pas aussi des vols de poules » ironise-t-il.
Quand il s’empare des sangles aériennes, nous pensons qu’il va y monter, en pantalon à pinces et chemise, mais il s’efface laissant la place aux deux garçons. Sa passion à lui c’est l’écriture : la poésie et les histoires. Avec beaucoup d’humour, il reprend des paroles de voyageurs, des proverbes, ou des réflexions qui font mouche.

On garde du spectacle une impression juste : chacun des artistes de la troupe semble passionné, prend du plaisir à faire ce qu’il fait, et tous nous emmènent avec eux. Ensemble.

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Pour entrer dans l’univers du Cirque Romanès, et pour en connaître le quotidien.

A voir :
Le cirque Romanès
Jusqu’au 23 février 2014
42 Boulevard de Reims
75017 Paris

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