L'acceptation profonde de jeff Foster, à paraitre en juin chez Almora
"Nous disons « Je vois un arbre », et cette affirmation soulève la question : « Qui est donc en train de voir cet arbre ? » Y-a-t-il deux choses : moi et la vie ? L’arbre et celui qui le voit ? Ou bien y-a-t-il plutôt cette réalité unifiée et ineffable qui est la vie elle-même, une réalité dont je ne peux en rien me séparer ? Je reviens à l’expérience du présent, tout ce que je constate est une expérience de la vision qui se produit sans effort à l’instant même, sans l’ombre d’une division entre celui qui voit et tout ce qui est vu.
La vie n’a pas de limites. La vision n’a pas d’intérieur ni d’extérieur. Il y a simplement vision, simplement des formes, des couleurs et des textures qui apparaissent dans le vaste océan de conscience que je suis. Je ne peux simplement pas trouver une quelconque ligne de division entre qui je suis et tout ce qui apparaît. Je ne peux trouver le lieu où je m’arrêterais et où la vie commencerait. Peut-être cette ligne de démarcation n’existe-t-elle pas, et n’a jamais existé ?
C’est seulement plus tard que la pensée dit « Je. Je vois. Je vois…un arbre. » Maintenant il semble qu’il existe deux choses – moi et l’arbre. Maintenant je me sens séparé de l’arbre d’une manière inexplicable ; il semble que l’arbre est d’une certaine façon à l’extérieur de moi. Et d’une certaine manière je me sens maintenant limité et nostalgique ; je me sens séparé de mon corps et j’aspire à m’y unir à nouveau. Je me sens séparé du ciel et j’aspire à m’y unir. Je me sens séparé de mon corps et j’aspire à m’y unir. Je me sens séparé de vous et j’aspire à l’union. Mais antérieurement à la pensée et au rêve d’un intérieur et d’un extérieur, y-a-t-il vraiment quelque chose pour nous séparer ? N’y-a-t-il pas uniquement intimité ? La réunion est-elle nécessaire quand il y a déjà union ?
Antérieurement à la pensée : qui est séparé de la vie ? Qui est incomplet ? Qui aspire à l’union ?"
Jeff Foster
Traductino Alexandre Quaranta
Almora, à paraitre