Né le 14 août 1929 à Istanbul, Jean-Marie Caro a étonné en battant largement le député sortant aux élections législatives de 1973 dans le Bas-Rhin. Il fut réélu
député en continu jusqu'en 1993. Il fut également élu conseiller général de Villé en 1973. Malgré son implication très forte dans le travail parlementaire, il fut battu aux cantonales de 1992
puis aux législatives de 1993 car il n'était pas assez présent sur le terrain, un peu comme Bernard Stasi (UDF) à Epernay la même année.
Il fut président du conseil de l'Union de l'Europe Occidentale (UEO) de 1984 à 1987.
Européen convaincu, il fut profondément attristé par l'échec du référendum du 29 mai 2005 et l'a exprimé auprès des sénateurs français.
SR
« Monsieur le Président, c'est un geste important pour moi de m'exprimer devant la famille de l'UEO, qui représente une des périodes les plus chaleureuses et des
plus actives de ma vie politique. Vous nous demandez de faire le point sur les cinquante ans écoulés. La tâche est difficile. L'UEO s'en est remarquablement chargée avec son ouvrage. Les discours
que nous avons entendus nous ont permis de nous souvenir de la longue période qui sépare sa fondation de son anniversaire.
En tant que Français, au-delà de mon militantisme européen qui ne défaille pas, je vous ferai part de ma tristesse qui marque le message que je voudrais adresser à
notre Assemblée et, par-delà, au peuple que nous représentons.
Tristesse, qui a été évoquée, en rapprochant les dates du 30 août 1954 et du 29 mai 2005 où, en tant que Français, je vois des actes répétés de blocage, c'est le
moins que je puisse dire, de l'avancée pour laquelle nous avons tous travaillé d'un même cœur. Ce sentiment vient non pas du fait de nous sentir - et de me sentir - incapables de progresser, car
nous en avons les moyens, mais de penser à notre jeunesse à laquelle le Français a ôté le pouvoir d'espérer et de croire en son avenir.
Nous vivons une période de désenchantement. On cherche les responsables. C'est un jeu courant auquel je ne me livrerai pas. Je forme le vœu que de notre jeunesse,
qui est désemparée comme nous pouvons l'être également, se lève un chant d'espoir sous forme d'un nouveau projet, comme ceux qui ont enthousiasmé les Européens au début de cette période
cinquantenaire et qui ont permis d'ajouter tant d'annexes au Traité constitutionnel.
Tâchons de trouver avec notre jeunesse un nouveau projet. Ne recollons pas des morceaux mais faisons du neuf en pensant à l'avenir de nos pays. » (Sénat,
2005)