Bois sans soif, roman de François Perrin, préfacé par Philippe Jaenada, aux Editions Rue Fromentin, 16€.
François Perrin signe avec Bois sans soif son premier roman. Le narrateur erre la nuit, dans les bars. Au hasard d’un soir, il trouve enfin sa vocation. Amoureux et passionné des zinc, il est, entre autres, fasciné par un bouton, sésame permettant d’accéder aux boissons. Il s’est décidé, il veut devenir barman. En passant de l’autre côté du comptoir, il devient un Super-héros, et acquiert toute une panoplie de nouveaux Superpouvoirs : l’Oreille-à-Paliers, le Regard-Pertinent, la Vision-Périphérique. Il peut, par exemple, suivre plusieurs conversations en même temps, et passer tout autant de commandes. Il ne s’est jamais senti aussi bien que dans la peau d’un barman. D’ailleurs pour lui, « un bar constitue ni plus ni moins que la chambre dont on ne dispose pas chez soi. ».
Préfacé par l’écrivain Philippe Jaenada, Bois sans soif est une réflexion sur la vie des noctambules et habitués des bars. De son zinc, le narrateur peut observer à son aise toute la population qui circule de table en table, écouter les conversations, décrypter et observer le genre humain à loisir. Il va jusqu’à réaliser une analyse des différentes boissons en fonction des types de personnes : le rouge pour les adultes, le blanc pour les amoureux. Ainsi qu’une analyse des différentes sortes de bars, du lounge, au bar à tapas, en passant par le bar PMU.
François Perrin nous livre un roman humoristique et sarcastique. Le langage pompeux du narrateur amuse le lecteur. Même si les descriptions sont parcourues de clichés, elles n’agacent pas, mais réjouissent par leur ironie. Chaque détail permet d’être transporté un peu plus dans les méandres de ce monde de noctambules, dopé à l’alcool. Un mélange d’aphorismes, de cynisme. Et peut-être aussi un peu de vérité.