Si Morr Music dû apprendre à faire sans son fleuron, The Notwist, jusqu’alors entre parenthèses et depuis lors parti sous des cieux à la mesure de sa tangible renommée, la petite entreprise berlinoise fondée en 1999 par Thomas Morr n’a jamais perdu la main s’agissant de faire maturer les belles histoires naissant en son creux et lui tressant un peu plus à chaque sortie les lauriers d’incubateur devant l’éternel d’une pop à l’onirisme reconnaissable entre tous. Il en va de The Go Find, dont Brand New Love paru en début de mois est le sixième album du groupe, d’Orcas, la formation de Benoît Pioulard et de Rafael Anton Irisarri, ou de Múm et Masha Qrella, ayant chacun sorti un LP fin 2013. Il en va également de Fenster qui n’est pas la moins originale des créatures pop que compte la structure puisqu’elle dénombre en son sein autant de nationalités que de musiciens avec l’allemand Jonathan Jarzyna, la New-Yorkaise JJ Weihl, le frenchie Rémi « Steven » Letournelle et le producteur grec Tadklimp. Et s’il fallait un langage commun pour coaguler une inspiration longue de trois LP déjà enfantés depuis 2011 autour de la locomotive créatrice Jarzyna / JJ Weihl, une novlangue cousue de rêves et d’émotions, s’intimant dans les méandres d’une luxuriante instrumentation, semble se dessiner d’elle-même, à l’intersection même d’un nouvel album à voir le jour le 7 mars prochain. Enregistré dans un rustique chalet est-allemand, The Pink Caves s’assimile telle duveteuse incorporation du réel et de ses triviales sonorités – portes, four, horloges, puits, bougies, portes-manteaux et allumettes – dans l’imaginaire musical éthéré du groupe. Véritable prouesse de producteur, ce quatrième disque révèle un talent de composition hors-normes tant les mélodies semblent inoxydables au contact du temps. Mirrors et Sunday Owls, en écoute ci-après, en témoigne avec une superbe grevée d’apesanteur.