SORTIE LE 28 MAI Notre avis : Beaucoup de tintamarre pour finalement pas grand chose, Sex and the City : le film divertit mais traîne une carence indéniable de scénario trop limité de par le concept télé initial et un manque d'enjeu considérable. Il n'en résulte que quelques délires sympathiques ainsi qu'une bouffée d'air frais mais l'ensemble fait vraiment office de faiblesse. Les fans seront comblés, les autres pourront trouver le temps long... Soyons clais d'entrée : les fans de la série Sex and the City seront très certainement comblés par cette adaptation sur grand écran. Personnages quasi tous présents, ambiance similaire à la série, ton sans tabou conservé, fashion et girly attitud' de mise... tout est presque réunit pour satisfaire les plus fervents admirateurs de la bande à Carrie Bradshaw.
Maintenant, si nous faisons abstraction de l'aspect "fanitude", Sex and the City part blindé d'handicaps qui sautent aux yeux très rapidement avant de parasiter toute la durée du film qui s'étire interminablement sur 2h15. Premier coup dûr pour le film de Michael Patrick King, 145 minutes sont inutiles et trop gourmandes. Trancher dans le gras aurait sans doute permis au film de décoller plus rapidement et d'éviter les sempiternelles interrogations que se livrent le quatuor toujours aussi glamour sur des sujets aussi futiles que tendus.
Seconde faiblesse : le scénario. Tout ça pour ça diront beaucoup ? Oui en effet. Plus de deux heures d'intrigues centrées autour d'un mariage et de doutes c'est tout de même très mince. Le réalisateur donne l'impression de ramer dans le vent et forcément ça n'aide pas. Partant d'un concept télé redoutablement efficace et sympathique de 25 minutes, l'extension sur plus de quatre fois la durée d'un épisode n'aide en rien surout pour si peu de rebondissements (le suspense reste tout de même de parler sans fin sur un mariage inévitable dépourvu de ressort dramatique !)
Carrie va t-elle convoler avec Mr Big ? Sujet principal de discussion, entremêlé de diverses autres embûches, tout sent bon le réchauffé de la série mais rien n'est jamais très captivant puisque déjà joué d'avance et même très interminable surtout du point de vue du dénouement (voir la storyline de Carrie). Paresseux ? Oui.
Ces quelques handicaps sautent encore plus aux yeux dès lors où les bonnes idées se retrouvent avortées avant même d'avoir conquis laissant comme un goût de ratage niveau émotionnel (voir le personnage de Jennifer Hudson trop mal exploité ou bien encore les hommes de nos femmes si peu présents).
Parmis les moments de joie, la plupart des scènes délirantes et des dialogues qui tuent viennent bien entendu de Kim Cattrall dont la Samantha Jones n'a rien perdu de son bagou et caractère. Mieux, l'âge de raison l'a percuté de plein fouet depuis son cancer et les vraies bonnes surprises viennent d'elle notamment lors du dénouement de son histoire relativement déchirant même si trop rapide.
Car petit océan de réussite dans un délire de drôlerie, Sex and the City n'oublie pas pour autant de toucher le fond de l'amertume et des larmichettes obligatoires pour toute dramaturgie qui se respecte au travers de trois scènes assez touchantes :
- La fin de l'histoire autour de Samantha fera vibrer de tristesse les coeurs nostalgiques
- Les petits moments difficiles de Miranda pourront nous clouer le bec
- Le dénouement entre Carrie et Mr Big
Heureusement Sex and the City est loin d'être un ratage aboslu puisque l'on passe un relatif bon moment agrémenté d'une bouffée d'air frais bienvenu ces derniers temps. Une bande originale survitaminée, New-York comme décor de charme.
Flashy, girly, fashion, très entraînant et porté sur le passage d'un âge adulte à un âge mûr, la boucle est bouclée et Sex and the City se finit sur ce sentiment d'accomplissement et de bilan effectué. Que ce soit pour les héroïnes comme pour le spectateur, nous finissons la projection avec cette impression d'avoir compris bon nombres de valeurs et du sens de la vie pour les trentenaires / quadras d'aujourd'hui.
Une impression qui malheureusement ne dure pas puisque l'on en revient encore, dès que les lumières se rallument, à ce vague sentiment de "tout ça pour ça". Un grain de folie et une vraie prise de risques auraient été les bienvenus.
Il n'en reste qu'un film certes agréable mais bien trop formaté et gonflé tournant à vide pour vraiment séduire.
Pas mal mais vraiment sans plus...
Pourquoi y aller ?
Pour Kim Cattrall et sa storyline aussi drôle que bouleversante. Pour la bande originale qui claque. Pour le démarrage du film. Pour les scènes humoristiques et les vues de New-York.
Ce qui peut freiner ?
Le scénario mince et paresseux. Le manque de prises de risques et de surprises.