(Texte bientôt publié dans la revue Aura du cercle littéraire belge Clair de Luth - printemps 2014)
5.
Ce matin, en ouvrant les volets, je découvre avec le même émerveillement ces
paysages idylliques au creux desquels j’ai choisi de vivre. Je suis entourée de
montagnes, le ciel est dégagé, l’air est frais, vivifiant. C’est une belle
journée qui s’annonce. Pourtant, je décide de tout plaquer.
4.
Je suis maintenant dans une petite ville sympathique, pas très loin de la
campagne, mais les cimes me manquent. Les gens sont gentils, mais pas aussi
accueillants que dans mon village de montagne. Et, surtout, j’ai repris un
travail « normal ». Les horaires sont des contraintes difficiles à
gérer, moi qui travaillais depuis quelques temps en toute liberté. Je commence
à tomber malade. Alors, un jour, je pars.
3.
La région parisienne est tentaculaire, bruyante, polluée, violente. Mon travail
me déplaît, je suis stressée en permanence et les embouteillages quotidiens me
malmènent. Mes voisins sont odieux. Je déteste cette vie. Je m’y perds. Je
fuis.
2.
Paris. Quartier populaire, quartier populeux. Métro, boulot, dodo. Je suis
résignée à souffrir. Je marche au même rythme que les autres en me disant que
ce n’est que pour un temps, que ça va passer. Ça va aller, ça va aller, me
disait toujours ma grand-mère quand je tombais.
1.
J’avais des rêves pourtant, j’avais des rêves*…
0.
Le réveil sonne. J’ouvre les yeux et me demande où je suis. Il me faut un
certain temps pour réaliser, refaire le chemin de ce songe à l’envers. Je
regarde à travers les persiennes la rivière qui s’écoule patiemment sous ma
fenêtre. Je suis dans une petite ville, sympathique, mais…
Tôt
ou tard, s’en aller*...
*Citation d’une chanson de Francis Cabrel.
*Titre de cette même chanson.