Vienne débute le XXème siècle sur une rupture. Un groupe d’artistes mené par Gustav Klimt, Adolf Loos, Otto Wagner, Josef Hoffmann, Koloman Moser, Otto Eckmann… rejette le style en vogue à l’époque (classique, baroque, roccoco, historicisme…) et imagine un style différent, une nouvelle voie. La Sécession viennoise est créée et sera d’ailleurs le sujet de vives polémiques. Ce mouvement de Sécession est aussi appelé Jugenstil, en référence à la revue Die Jugend (la jeunesse) qui défendait de nouvelles valeurs de décoration, d’architecture, de dessins…
Gustav Klimt (1862 – 1918)
Impossible de présenter le Jugendstil sans évoquer le peintre autrichien Gustav Klimt, membre fondateur du mouvement dit des « sécessionnistes ». Gustav Klimt est à l’origine d’un grand scandale de l’histoire de l’art, avec son cycle de peintures créé en 1900 pour l’université de Vienne. “La Frise Beethoven, destinée à la XIVe Exposition de la Sécession, en 1902, marque un nouveau tournant dans son œuvre. L’ornementation prend le dessus sur le sujet et l’utilisation de l’or préfigure la période qui culminera avec le Baiser(1908-1909)”.
Le Baiser, son chef-d’oeuvre, représente l’artiste avec sa compagne Emilie Flöge. Il est exposé dans un superbe écrin, le musée du Belvédère, ancien palais du prince Eugène de Savoie (1717 – 1723).
Upper Belvedere - Prinz Eugen-Straße 27, 1030 Vienna
www.belvedere.at
www.klimt.at
Otto Wagner (1841 – 1918)
Eminent architecte de l’art nouveau, Otto Wagner insuffle un nouveau style, propose une forme d’architecture plus moderne et plus en phase avec le mode de vie des Viennois du début du XXè siècle. C’est à lui que l’on doit notamment les stations de métro de la Karlsplatz (1898) et la Poste Centrale de Vienne. A l’époque, son architecture et son design sont révolutionnaires. Notez la façade d’un des deux pavillons de la Karlsplatz, l’attention portée aux détails, les ornements floraux, les touches d’or…
Pavillon de la Sécession (1898)
Un des bâtiments les plus célèbres de l’art nouveau viennois. Construit par Joseph Maria Olbrich, le Pavillon Secession est le premier espace d’exposition d’Europe Centrale consacré à l’art moderne.
Sur la façade de ce pavillon, vous pouvez lire “A chaque époque son art. A l’art sa liberté”.
Ne manquez pas à l’intérieur la frise Beethoven, cycle de peintures murales, du peintre Gustav Klimt en hommage au compositeur.
Immeuble d’habitation (Otto Wagner), médaillons dorés en façade de Koloman Moser
Cet immeuble et le Majolikahaus (immeuble adjacent) sont à voir sur la Linke Wienzeile.
Profitez-en pour déambuler dans les allées du Naschmarkt et y déjeuner.
Majolikahaus par Otto Wagner
Ankeruhr, horloge de bronze, cuivre et or, fabriquée par Franz Matsch en 1911.
A voir sur le Hoher Markt
Poste principale de Vienne par Otto Wagner (1904 – 1912). L’architecte imagina même l’ensemble du mobilier intérieur de la banque.
L’architecte Adolf Loos était pour une architecture fonctionnelle. Il fit d’ailleurs scandale pour ses positions et son refus de toute ornementation en architecture.
L’immeuble “Looshaus”, qu’il élève à Vienne en 1910 sur la Michaelplatz, témoigne de cette architecture. Les fenêtres sont dépourvues d’encadrement et de balcon. Elle sera d’ailleurs surnommée la “Maison sans sourcils” : dépouillement de mise.
A voir sur Paris, 15 avenue Junot, la maison construite en 1926 par Adolf Loos pour l’artiste Tristan Tzara.
La fin de la première Guerre mondiale et la chute de l’empire des Habsbourg marquent la fin du mouvement du Jugenstil viennois.