Le jeune poète Hashem Shaabani a été pendu après que sa sentence ait été approuvée par le "modéré" président iranien Hassan Rouhani

Par Dedicaces @Dedicaces

Hashem Shaabani, poète et Hadi Rachedi, enseignant, ont été pendus le 26 janvier 2014. Ils étaient tous les deux issus de la minorité arabe des Ahvazis (d’Ahvaz) qui vit dans la province du Khouzistan. Hashem Shaabani avait été arrêté en 2011, puis reconnu coupable en 2013 par le tribunal de la révolution islamique, d’avoir notamment voulu mener une guerre contre dieu et le régime chiite. Il a été condamné à mort avec les 14 autres détenus, jugés en même temps que lui pour délits d’opinion. Le président iranien Rouhani, en visite à Ahvaz, capitale du Khouzistan, le mois dernier a ordonné leur exécution.

Selon Amir Taheri qui a rapporté les pendaisons dans le quotidien Asharq al-Awsat, Shaabani, qui fut arrêté en 2011, a été torturé et des membres de sa famille ont été arrêtés pour qu’il « avoue » ses crimes. Depuis sa prison, Shaabani écrit à sa famille qu’il ne peut plus ignorer les “crimes haineux contre les Ahvazis perpétrés par les autorités iraniennes, ainsi que les exécutions arbitraires et injustes.” Dans une de ces dernières lettres à sa famille il avait écrit : "J’ai essayé de défendre le droit légitime que tous les gens dans ce monde devrait avoir qui est le droit de vivre librement protégé par les droits civiques. Avec toutes les tragédies dont j’ai été témoin, je n’ai jamais utilisé une arme pour lutter contre ces crimes atroces, ma seule arme a été ma plume".

Depuis l’élection du président Rouhani, plus de 300 personnes auraient été exécutées dans le pays, selon les chiffres publiés par Iran Human Rights Documentation Centre (IHRDC). Le poète Hashem Shaabani était notamment le fondateur du Dialogue Institute, un organe de promotion de la culture et la littérature arabes en Iran. Ci-dessous en anglais, le poème Seven Reasons Why I Should Die par Hashem Shaabani :

Durant sept jours, ils m’ont crié :
Tu a déclenché une guerre contre Allah !
Samedi, parce que tu es un Arabe !
Dimanche, et bien c’est parce que tu es de Ahvaz
Lundi, pour que tu te souviennes que tu es Iranien
Mardi, parce que tu te moques de la Révolution sacrée
Mercredi, n’as-tu pas élevé ta voix pour d’autres ?
Jeudi, tu es un poète et un barde
Vendredi : tu es un homme, n’est-ce pas suffisant pour mourir ?

Les organisations iraniennes des droits de l’homme expliquent que le système de pendaison en Iran est particulièrement barbare, visant à infliger le plus de souffrance possible au condamné, en effet le bourreau actionne une poulie à la force de ses bras, ce qui soulève le condamné, comme l’atteste cette photo. L’agonie est particulièrement douloureuse et longue… excusez-moi pour ces détails qui m’ont horrifiée et que j’ai jugé bon de porter à votre connaissance. Pendant ce temps tout va pour le mieux pour le "modéré" président Rouhani…

Source : Le Blog de Danilette


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