Rouen,
Nicolas Rouly est encore peu connu en Seine-Maritime, mais il dispose de quelques mois, avant les élections cantonales du printemps 2015, pour se faire un nom et assurer à la gauche, dix ans
après avoir fait basculer le département, une victoire que certains disent quasi assurée. Avec l'aval de Laurent Fabius, le véritable patron du PS en Haute-Normandie. Le ministre des Affaires
étrangères y bénéficie de réseaux qu'il entretient soigneusement et s'appuie sur des élus qui sont ses obligés.
Élu mercredi président du conseil général de la Seine-Maritime, Nicolas Rouly en est l'un des symboles. À 36 ans, il a derrière lui une vingtaine d'années de militantisme, d'abord aux Jeunesses
socialistes, du temps de Benoît Hamon, puis au Grand-Quevilly, le fief de Laurent Fabius. En 1995, Nicolas Rouly figurait sur sa liste aux municipales. Depuis, le jeune élu a fait son chemin,
gagné plusieurs campagnes électorales et gravi tous les échelons de la «fabiusie» avant d'en devenir l'un des cadres principaux. Tout comme Nicolas Mayer-Rossignol, 37 ans, élu en octobre
président du conseil régional de la Haute-Normandie.
Créer un maillage
Ces deux jeunes présidents d'exécutif doivent leur parcours éclair à un savant jeu de chaises musicales, à la faveur de la loi sur le non-cumul des mandats. Nicolas Rouly succède à la présidence
du conseil général de Seine-Maritime à Didier Marie. Celui-ci est devenu sénateur le 1er janvier en remplacement de Marc Massion, qui, lui, a choisi de rester maire du Grand-Quevilly. À
l'automne, Alain Le Vern, sénateur PS et président de la région Haute-Normandie, avait renoncé à tous ses mandats, laissant la voie libre à Nicolas Mayer-Rossignol.
Les législatives de 2012 avaient déjà été l'occasion de faire monter de jeunes pousses proches de Laurent Fabius. Premier d'entre eux, son suppléant, Guillaume Bachelay, devenu numéro deux du
PS. Soutien de Martine Aubry lors de la primaire PS, Guillaume Bachelay pourrait être un recours à la tête du PS, au cas où… Catherine Troallic, députée du Havre, Estelle Grelier, députée et
candidate à la mairie de Fécamp, figurent aussi parmi les jeunes cadres de la fabiusie, tout comme Frédéric Sanchez, président de la Communauté d'agglomération de Rouen et candidat à la
présidence de la future Métropole (elle sera officiellement créée le 1er janvier 2015), et Christophe Bouillon, député et secrétaire fédéral du PS chargé de mettre en musique une stratégie bien
huilée.
L'objectif est double: créer un maillage sur le territoire de ce département où Laurent Fabius est élu depuis 1977 et assurer le «rajeunissement» des élus en vue des futures échéances
électorales.
Source : Le Figaro