Apprendre à communiquer ne signifie pas ne plus avoir de conflit, ni d’ailleurs être d’accord sur tout.
Car si c’est cela que vous attendez de la communication, alors j’ai une mauvaise nouvelle pour vous : je n’ai pas la recette pour ne plus avoir de conflit, ni pour avoir des relations idéales
Plus sérieusement, il me paraît important de dépasser cette idée reçue selon laquelle une bonne communication serait synonyme d’une absence de problème dans nos relations.
Je voudrais vous parler de la colère.Pour moi, cela a été un apprentissage que d’apprivoiser cette émotion.
La colère est une émotion, certes ce n’est peut-être pas celle que nous préférons ressentir, mais elle existe et elle a une raison d’être. C’est celle qui nous permet de protéger notre intégrité et de faire respecter nos limites. Être en colère est bien sûr complètement différent d’être violent. Je peux être en colère sans en rendre l’autre responsable, sans lui envoyer des messages négatifs ou violents. Il est possible d’apprendre à ressentir sa colère et à l’exprimer en disant « je suis en colère, voilà ce qui est touché en moi ». Ou alors si j’ai besoin de sortir plus violemment ma colère (il y a des colères qui sont de vraies tornades !), alors je peux le faire en m’isolant, en tapant sur un coussin, en criant…. sans la jeter sur l’autre.
Si la colère est tue, si elle est refoulée parce que nous ne l’acceptons pas, alors il y a le risque qu’elle ressurgisse sous forme de violence, d’une façon ou d’une autre… C’est pourquoi je vous invite à écouter votre colère et à l’exprimer.
Apprendre à communiquer, en utilisant la Méthode ESPERE®, permet l’apprentissage de l’expression des émotions de façon authentique et respectueuse de l’autre. Cela permet aussi d’entendre ce qui est réveillé en nous quand nous sommes en colère. Les émotions sont le langage du retentissement, c’est-à-dire qu’elles sont le signe qu’une situation inachevée ou une blessure ancienne est réveillée. Un travail de reliance peut donc être mené pour entendre cette situation du passé et pouvoir la guérir. Il y a un lien très fort entre nos relations présentes et notre passé relationnel.
Je suis seul responsable de ce que je ressens, quel que soit le comportement de l’autre. C’est cela qui change tout : j’apprends à me responsabiliser par rapport à ce que je ressens au lieu d’accuser les autres.
Par rapport à la notion de conflit, beaucoup de personnes sont en difficulté. Elles préfèrent taire leur position ou leur désaccord, plutôt que de risquer de se confronter à l’autre. Cela crée des tensions, des non-dits…en fait, il y a alors un conflit larvé qui ne peut être résolu tant qu’il n’est pas ouvert.
Les non-dits polluent les relations, alors que les conflits peuvent les nettoyer, à condition que ces derniers soient traités sur un mode relationnel.
Alors comment vivre des conflits relationnels ?
D’abord en acceptant la position de l’autre comme étant la sienne, même si nous ne sommes pas en accord avec. Un outil vous permet cela, c’est la confirmation : il s’agit de confirmer le point de vue de l’autre comme étant le sien, ce qui permet à la personne d’être entendue.
Je peux ensuite apposer mon propre point de vue, donner ma position, en utilisant les bases de la communication relationnelle : parler à partir de « je », ne pas parler sur l’autre…
En apposant les points de vue, sans les opposer, nous pouvons constater peut-être des points d’accord et des points de désaccord. Il est alors possible de s’appuyer sur les points d’accord, de les constater et de négocier sur les points de désaccord, chacun pouvant développer sa position et argumenter. Parfois, les points de vue pourront se rejoindre, parfois, ce sera le constat de nos différences qui en ressortira… En tous les cas, il est possible de préserver la relation, même en cas de conflit !