La Buvette publie l'indispensable réaction de Bernard Pesle-Couserend(*) à la critique de Louis Dollo de l'expertise scientifique collective du Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN), ça se complique!
Je vous conseille vivement une lecture, El professor Dollo" avant de poursuivre...
© Photo Bernard Pesle-Couserend, envoyé spécial de la Buvette des Alpages au Vieuxconistan-Ariegenwalj (*)
par Bernard Pesle-Couserend
Il aurait fallu que ce comité scientifique soit présidé par Claude Allègre, et composé de Jean Louis Etienne, Nicolas Vannier et Pierre Bénichou, tous éminents zoologistes chevronnés. Et on aurait pu aussi rajouter l'ex-directeur du Parc National des Pyrénées, Rouchdy Kbaier, inoubliable vainqueur du prix de l'humour montagnard 2004 avec son inoxydable "Je le dis toujours : les bergers, ce sont les premiers écologistes". Inégalable, et d'ailleurs, à ce jour, inégalé. Mais bon, comme ce dernier appartient depuis fin 2012 à la commission du dialogue (sic) sur l'Ayraultport de Notre Dame des Landes, il n'aurait pas pu prêcher la bonne parole écosystémique partout.
En fait, ce panel de professionnels retenus pour composer le groupe d'expert a une lacune irrémédiable : aucun ne possède LE label patenté de Pyréneitude, le BSPA : Brevet Supérieur de Pyréneitude Approfondie, lequel ne peut être délivré que par un Comité de validation patrimonial trans-pyrénéo-disciplinaire.
Le dit comité se compose d'un député qui chante aussi bien qu'il marche en C6, d'un pigiste sous prozac, caudillo autoproclamé d'un pays qui n'est pas le sien, d'un éleveur à temps très partiel, pluri-actif, polysubventionné et multicasquette, d'un président de conseil général à aptitude déambulatoire limitée, et d'une saucisse linguistique cacochyme. Autant dire que c'est pas de la tarte, il suffit de regarder les 8 épreuves qui composent l'examen :
1° épreuve : être capable de cracher 25 fois de suite sur la photo de René Dumont. En effet, cet ancêtre de la bobo-écologie est à l'origine de tous les malheurs pyrénéens.
2° épreuve : être capable de fabriquer, en moins de 10 minutes, une fausse griffe d'ours dont l'usage permet de faire passer, par exemple, un veau mort de maladie pour une malheureuse victime d'un ours sanguinaire rentré par la fenêtre (ouverte, la fenêtre).
3° épreuve : être capable de démontrer sa totale inaptitude à surveiller un troupeau de bétail domestique. L'épreuve est organisée in situ, c'est à dire au bar du village : le candidat ne doit pas décoller du comptoir pendant au moins 8 jours consécutifs, avant de pouvoir éventuellement sauter dans un 4x4, pour observer les bêtes à distance raisonnable à l'aide d'une paire de jumelles.
4° épreuve : être capable, en 30 secondes, de faire la différence entre une publicité pour une marque de vodka et un documentaire produit par National Géographic. Attention ! épreuve plus difficile qu'il n'y parait : même les spécialistes de la manipulation les plus aguerris s'y sont, un jour, laissé prendre...
5° épreuve : être capable de dire à un berger, les yeux dans les yeux, qu'on éprouve le plus profond respect pour lui, sans avoir de palpitations et sans trembler des genoux. Cette épreuve exige énormément d'entraînement et de self-control pour bluffer l'interlocuteur. Car il s'agit bien sûr d'une profession "dont on se passerait bien", sans la dictature de la deep écology.
6° épreuve : être capable d'ingurgiter en 10 minutes 2 kg d'agneau (os et tendons compris) 100% garanti divagation sans surveillance humaine.
7° épreuve : être capable de reconsommer dans le même délai la même quantité après l'avoir régurgitée. Bonus: être capable de doubler les quantités prévues par les épreuves 6 et 7 permet d'accéder directement au grade de Grand Maître de l'Ordre de la Pyréneitude Approfondie. Ce qui permet par exemple d'intégrer le jury du comité de validation patrimonial trans-pyrénéo-disciplinaire.
8° et dernière épreuve, évolutive: le test de veille informative: actuellement, il s'agit d'avoir chez soi (au moins) une photo de Vladimir Poutine, courageux démocrate dans le pays duquel on peut être condamné à 3 ans de camp pour opposition écologique au chantier des jeux poutiniques de Sotchi.
Total respect pour une performance dont seules les véritables démocraties sont capables et dont nos pays sous influence deep-écologiste feraient bien de s'inspirer. Attention là aussi ! veille informative capitale pour la conservation du label de pyréneiste profond : après contrôle inopiné, le précieux agrément a été retiré à tous ceux qui avaient oubliés de se prosterner 3 fois par jour devant le portrait de Tony Abbott, premier ministre australien qui a autorisé les rejets de déchets dans les eaux de la Grande Barrière de Corail. Il a ainsi démontré qu'un dirigeant visionnaire et courageux pouvait décider de faire (enfin !) passer l'intérêt de l'Homme avant celui de la nature et des petits poissons.
Voilà : soit on est un pyréneiste bien profond, et on réussi les épreuves, soit on reste chez soi faire des clafoutis aux cerises qu'on va vendre aux bobos au marché bio à Toulouse. Et en tous cas, on n'intègre pas un groupe d'experts scientifiques phosphorant sur les Pyrénées.
A mon grand regret, et malgré d'importantes recherches sur Groogle, je n'ai trouvé nulle trace de la réussite à ne serait-ce une seule de ces épreuves par ne serait-ce un seul des membres de cette mission d'expertise collective. La démonstration de leur total manque de crédibilité est de fait établie. Leur prétendue expertise ne peut donc qu'être rejetée par les authentiques pyrénéens auto-proclamés et co-optés.
Bernard Pesle-Couserend
appelé BPC par sa soeur, internée à l'Institut psychiatrique de Foax.
* le scientifique que le comité des fêtes et la compagnie de majorettes de Lécabanack, petit village de 167 habitants en haut Vieuxconistan-Ariegenwalj nous envie.
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