Le 7 mai 2013, la ministre de l’Écologie, Delphine Batho, commande (voir le document) au Muséum national d’histoire naturelle une expertise (expertise scientifique collective sur le rôle et les perspectives de la population d’ours bruns dans les Pyrénées).
Dans sa lettre de demande, Delphine Batho précise :
“Plusieurs échanges avec des scientifiques m’amènent à solliciter une expertise scientifique collective de haut niveau pour éclairer ce travail. Je souhaite que le Muséum National d’histoire Naturelle assure l’animation de cette démarche d’expertise (…). L’expertise dégagera des stratégies possibles pour la conservation de cette population au regard du contexte écologique pyrénéen, de la biologie de l’espèce, des tendances constatées et des approches prédictives en termes démographiques. Elle évaluera la pertinence d’une stratégie qui s’appuierait sur un renforcement de population. Vous organiserez l’expertise collective, en veillant à associer les meilleurs scientifiques compétents sur ce sujet, quel que soit leur organisme d’origine. »
Il y a deux jours, Louis Dollo a critiqué la composition du groupe d’expert qui a travaillé sur cette expertise, dénoncant que « les Pyrénéens n’ont aucune chance de compter dans l’espace géographique d’étude » à cause de la présence de deux chercheurs qu’il n’apprécie guère : Pierre-Yves Quenette et Luigi Boitani.
Quelle est la composition du groupe d’expert?
Président du Panel : LE MAHO Yvon
Membres du Panel : BOITANI Luigi, CLOBERT Jean, LE MAHO Yvon, QUENETTE Pierre-Yves,
SARRAZIN François.
La base de données Scopus/Elsevier permet de connaître le nombre d'articles publiés par auteur ainsi que le nombre de citations par d'autres scientifiques, ce qui permet de mesurer l'impact de leurs travaux. Ensemble, ils totalisent 624 articles et 18.730 citations.
Yvon le Maho : 212 articles, 4.434 citations
Yvon le Maho est un écophysiologiste français, directeur de recherche au CNRS à l'université de Strasbourg. Il est membre de l'Académie des Sciences. Il ne se voit pas en militant. « Mon rôle est d'apporter des arguments scientifiques. Aux politiques de prendre ensuite les décisions. »
Luigi Boitani : 158 articles, 3.831 citations
Luigi Boitani est diplômé en sciences biologiques à l'Université de Rome, professeur d'écologie animale et biologie de la conservation à l'Université La Sapienza de Rome. Il a travaillé pendant deux ans (1971 et 1972) pour l'Université de Yale, avant de retourner en Italie pour travailler pour l’Université Aquila où il est président de l’unité de zoologie). Il a obtenu pour son travail sur les loups de nombreux prix nationaux et internationaux, dont un prix international de conservation. Il est membre de l'Ecological Society of America, de la Société de la faune; de l’American Society of Mammalogy; de l’Unione Italiana Zoologica; de l’Instituto Ecologia Applicata à Rome dont il est le président.
Le Professeur Boitani a été en charge d'une longue série de projets de recherche et de conservation de la population de loups en Italie: les responsabilités comprenaient la gestion à la fois de la recherche sur l'écologie et le comportement des loups et le programme de conservation à travers le travail de terrain des étudiants, des chercheurs, des aides , et la participation de collègues des Etats-Unis (US Fish and Wildlife Service, University of Minnesota), en Allemagne (Institut Max-Planck fourrure Verhaltenphysiologie, Université de Sarrebruck), et au Royaume-Uni (Université d'Oxford).
Il a été associé à la Commission de survie des espèces (CSE) de l'UICN-Union mondiale pour la nature (Gland, Suisse) depuis 1973 et a été membre du Comité directeur pour les 15 dernières années.
Luigi Boitani est l'auteur de nombreuses revues par les pairs des publications scientifiques et rapports techniques, et huit livres. Ses papiers reflètent ses intérêts qui atteignent plus de l'écologie, de la gestion et la conservation des différentes espèces de vertébrés.
LeProfesseur Boitani est une principale autorité mondiale sur les loups, et de nombreux articles et livres sont centrés sur biologie du loup, la gestion du loup et les attitudes humaines envers les loups (exemple, Mech, L. David et Luigi Boitani Loups:.. Comportement, l'écologie et la conservation de Chicago , IL: University of Chicago Press, Novembre 2003). Voir le CV de Luigi Boitani
Jean Clobert : 205 articles, 9623 citations
Jean Clobert est Director, Senior Researcher (DR hc) à la Station d’Ecologie Experimentale du CNRS
à Moulis, France. À propos de ses thèmes de Recherche, il écrit dans son Cv :
“ Après avoir participé à l’élaboration et la diffusion de méthodes statistiques appliquées à l’étude des populations in natura, j’ai re-orienté mes activités de recherche sur trois thèmes complémentaires dans les 15 dernières années :
- l’évolution de la dispersion (causes, mécanismes et conséquences). Les approches ont été démographiques, physiologiques et maintenant génétiques. Trois systèmes modèles ont été choisis permettant d’étudier les réponses à la fois plastiques et génétiques du taux de dispersion vis-à-vis des variations de l’environnement : deux espèce de lézards, le lézard vivipare (Lacerta vivpara, coll M. Massot) et l lézard à flanc taché (Uta stansburiana, coll Barry Sinervo), et un cilié (Tetrahymena thermophila).
- l’étude des liens de compensation et de la plasticité phénotypique. Deux types de question m’intéressent : 1) l’effet de la prédation et de la densité sur les compromis entre traits d’ histoire de vie 2) l’évolution, le contrôle et l’organisation des liens de compromis, en particulier vis-à-vis de la plasticité phénotypique.
- la structuration des populations et probabilité d’extinction. J’étudie en particulier le rôle des différentes sources d’hétérogénéité (démographique, temporelle, spatiale, ou internes aux populations comme polymorphisme, système de reproduction, diversité génétique, etc) dans le devenir des populations.
Pierre-Yves Quenette : 9 articles, 52 citations
Pierre-Yves Quenette est chef de projet de l’unité de recherche consacrée aux ours à l’ONCFS, Office national de la chasse et de la faune sauvage. Il a défendu une thèse en sciences du comportement et évolution, Biologie de la Conservation 1988 – 1992 à l’Université Paul Sabatier (Toulouse III).
Dans l’éditorial, du rapport scientifique 2009 de l'ONCFS, Jean-Michel Gaillard, Directeur de recherche au CNRS, Président du Conseil scientifique de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage déclare que "Sans équivalent en France, les études menées sur les grands carnivores, comme le loup et l’ours, place l’ONCFS au premier plan sur la scène internationale." Pour le gouvernement, ce serait dommage de ne pas utiliser ces études de premier plan pour atteindre ses objectifs et répondre à ses obligations internationalles.
François Sarrazin : 40 articles, 790 citations
François Sarrazin est professeur à l’Université Pierre et Marie Curie, CESCO Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation. Je le cite...
“Mes thèmes de recherches concernent l’étude de la viabilité des populations et plus particulièrement des populations restaurées par réintroduction ou renforcement.
Malgré les développements récents de la biologie de la conservation et de l’écologie de la restauration, la compréhension des facteurs affectant le devenir des populations réintroduites demeure limitée. En effet, ces programmes très nombreux de par le monde, ont été encore peu étudiés à l’aide d’approches modernes en biologie des populations. Cette thématique de recherche se situe donc à l’interface entre écologie de la conservation et restauration. Elle concerne l’étude des nombreux facteurs affectant la viabilité des populations restaurées avec un intérêt particulier pour les conséquences démographiques, génétiques et comportementales des réintroductions. Elles peuvent être structurées autour de trois axes principaux :
- la viabilité de populations en déclin où à faibles effectifs ;
- la modélisation des réintroductions et l’application de ces modèles à des cas réels de gestion ;
- l’intégration des populations réintroduites dans des milieux anthropisés.
Bien que plusieurs cas d’espèces furent considérés (reptiles, oiseaux, mammifères), la coordination du suivi à long terme de plusieurs populations restaurées de Vautour fauve (Gyps fulvus) dans le sud de la France (Causses, Baronnies, Verdon, Vercors), en collaboration avec de nombreux gestionnaires (ong, parcs nationaux et regionaux…), a permis de comparer des situations variées de succès ou d’échec pour identifier les processus démographiques, génétiques et comportementaux impliqués.
Entre autres, ces processus incluent des coûts démographiques répétables sur la survie suivant les lâchers, et l’attraction par les congénères utilisant l’information sur leur succès de reproduction. Plus récemment la restauration à long terme du lien entre ces rapaces nécrophages et les éleveurs qui produisent leurs principales ressources alimentaires a été abordée.
Au travers d’approches en ethnosociologie, économie, écotoxicologie, comportement et démographie, nous avons pu évaluer la durabilité de la restauration du service écologique fourni par ces charognards dans un contexte réglementaire fort. Ces travaux se poursuivent actuellement dans le but de modéliser ces interactions et fournir des outils d’aide à la décision. Parallèlement des modèles spatialisés de viabilité de populations réintroduites sont développés. Un des enjeux majeurs de ces travaux sera la définition de critères de succès à court et long terme généralisables pour les programmes de réintroduction et leur intégration dans des approches plus larges d’écologie de la restauration.
Programmes de recherche récents
- 2007-2010 - « Modélisation multi-agents des interactions entre agropastoralisme et rapaces nécrophages » ;
- 2008-2011 – « From Social Foraging To Population Processes : an integrated approach to population dynamics (SOFTPOP) »
- 2010-2011 - « Définition de critères de succès à court et long terme pour les réintroductions : concepts et applications (Succès Réintro) »
- Audrey SAVOURE-SOUBELET travaille au “Pôle Espèces” du Muséum National d’histoire Naturelle ou elle est “Experte Mammifères”.
Des branques et des rigolos?
Voilà donc les pointures qui ont rédigé le rapport du Museum, bien connu pour sa superficialité et son manque de sérieux scientifique. De son côté, qui est Louis Dollo, le pourfendeur du rapport. Allons voir son Cv sur son site….
El professor Louis DOLLO
Je cite le "scientifique" tarbais : “Né en 1948 à Onzain, dans le Val de Loire, la vallée des Rois, dans un milieu rural Je suis très vite initié par mon grand-père aux travaux des champs et de la vigne. Habitant Blois, à quelques km d’Onzain, La présence des châteaux de la Loire tout comme leur visite est une chose banale.
En 1952 et 1953, je suis en classe de maternelle à proximité de l’abbatiale Saint Laumer (Eglise Saint Nicolas), au pied du château et à proximité des ruines conséquences de la dernière guerre. Par la suite j’intègre l’école Saint Charles dans un quartier chargé d’histoire. Je fréquente assidument la bibliothèque municipale installée dans le château de Blois à l’intérieur duquel nous entrons gratuitement et librement à cette époque. J’y resterai jusqu’à la fin de la classe de 3ème après avoir passé mon BEPC.
Tous les week-ends, voire même les jeudis, je suis à Onzain, à la campagne. La nature, aux côtés de mon grand-père, m’inspire plus que la ville. Il m’initie naturellement à l’observation de la nature au fur et à mesure que passent les saisons et par tous temps. En fait, pas vraiment la nature car le milieu tel qu’il est c’est l’homme qui l’a forgé. Disons le milieu préservé et non la nature : ses bois, ses forêts, ses champs labouré ou de céréales selon les saisons, les près et ses bêtes, les vignes, etc…
Après 3 ans à Poitiers et un BSEC (Brevet Supérieur d’Etudes commerciales) en poche c’est le retour à Onzain et un emploi aux Dock de Blois. Mais c’est aussi la préparation d’un BTS de comptabilité.
Deux années de travail, un BTS, j’ai assez d’argent pour reprendre des études à Bordeaux avec une bourse (Sciences Eco et Administration des Entreprises).
C’est par hasard, en aidant un ami accompagnateur en montagne, que je débute le guide de pays en 1995. Je n’ai pas arrêté près de 30 ans après et j’apprends tous les jours.
Ma spécialité : le pastoralisme et tout ce qui concerne l’élevage de montagne, la lecture des paysages, l’histoire des vallées, les uses et coutumes, la langue, en fait, tout ce qui touche à la montagne et les hommes et les femmes qui y vivent.
Dans la même ligne de spécialité, je suis le correspondant de deux journaux en ligne : Tarbes-Infos et tout ce qui en découle (Argelès, Bagnères, Lannemezan…) et Kairn.com spécialisé dans la montagne et l’escalade y compris tous les éléments du développement durable. Une activité complémentaire à celle de « guide de pays » et une excellente opportunité pour se tenir informé de ce qui se passe dans les vallées afin de coller à la réalité."
Avec de telles références scientifiques, la revue "Nature" cherche à le transférer...
Un de ses "travaux scientifiques", sans doute le plus connu est son analyse de vidéos russes sur le loup; vidéos qui se sont révélées être des spots publicitaires d'une marque de Vodka. Cette page a été judicieusement sucrée de toutes les absurdités qu’elle contenait. Mais les millieux scientifiques ont soigneusement sauvegardés ses théories lumineuses, voire fluorescentes!
La Buvette dispose d'une copie de la page originale et vous en fait profiter. Je vous laisse juge, amusez-vous bien…