L'église de France et la biodiversité

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Dans une note précédente, Nicole HUYBENS expliquait la relation homme-nature telle qu'écrite dans la Bible: 

  • Dans le premier récit de la création de la Genèse, l’être humain apparaît au sixième jour, avec les autres mammifères. En tant qu’image de Dieu, il reçoit un mandat : « … soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre » (Gn 1 : 28).
  • Dans le second, Dieu attribue une mission d’intendance à l’espèce humaine : « Yahvé Dieu prit l'homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder » (Gn 2 : 15).

Face aux problématiques environnementales actuelles, l’éthique liée à la vision anthropocentrique de la relation homme – nature suppose plutôt la valorisation de l’idée contenue dans le deuxième récit de la création : « Il s’agit de passer d’une conception despotique (dominer, écraser, réduire, manipuler, se prendre pour Dieu en insistant sur la violence et le pouvoir) à une conception de la gérance (collaborer, améliorer, comprendre, partager, ressembler à Dieu créateur et gérer sous sa conduite comme un intendant serviable et responsable) ». (*)
(*) Nicole Huybens dans « Approche de l'ours éthique : Trouver une solution simple n’est simplement pas une solution »

La Conférence des évêques de France vient de publier en décembre 2013 un article et deux documents sur le sujet. Ces deux documents  montrent que la prise de conscience de l'église des problèmes de la biodiversité semble bien réelle. Ils permettent de connaître le point de viue actuel de l'église. Mais ils mettent aussi en évidence qu'il reste des milieux traditionnels et ruraux qui restent figés dans la première vision évoquée par la Bible : "soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la". Conservatisme extrême et immobilisme...
Respect de la vie : Et le vivant non humain ?
La crise mondiale qui altère la biodiversité sur notre planète interpelle la foi chrétienne en la création. Depuis longtemps, l'Eglise catholique milite pour le respect de la vie. Dans cette double perspective, le Service national Famille et Société (SNFS) de la Conférence des évêques de France
 vient de publier deux fiches.
L'une « Biodiversité : crise, et réponses de la société » traite, factuellement, de la crise planétaire qui porte atteinte à la diversité des espèces vivantes et des écosystèmes, ainsi que des réponses que tentent d'y apporter les sociétés humaines.
L'autre « Biodiversité : valeurs, et respect du vivant » aborde une réflexion sur ce qui est précieux dans la diversité biologique et sur la question du respect du vivant non humain. Elle essaie de souligner ce que le regard chrétien peut apporter, afin de mieux comprendre les enjeux locaux ou mondiaux. Ce regard est aussi une motivation pour une relation plus ajustée des humains avec les autres formes d'êtres vivants et pour les actions en faveur de la biodiversité.

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