En acceptant la Roumanie et la Bulgarie en son sein, l'Europe n'a posé aucune condition concernant le traitement réservé aux roms par ces pays où leur quotidien ne se conjugue qu'autour de la survie.
C'est donc en France - qui sculpte Liberté, Egalité et Fraternité sur tous ses frontons républicains - que se concentrent pour 17 000 d'entre eux les vains espoirs d'une vie meilleure.
C'est dans notre « beau » pays que l'innacceptable est le lot quotidien de ces personnes auxquelles l'accès
à l'intégration est pavé d'embûches...
C'est dans notre pays qui ose se targuer du respect des Droits de l'homme que l'Etat désigne les
étrangers - les roms en particulier - comme les boucs émissaires de la crise...
C'est dans notre pays qui n'a jamais bien su accepter le bénéfice de ses métissages succesifs qu'on
organise avec, au mieux un manque de réaction et au pire les encouragements des "nationaux de souche", des expulsions barbares et coûteuses au lieu de faire appel aux subventions
européennes...*
C'est ici en France qu'un tordu peut jeter des produits corrosifs sur des personnes pour les
faire fuir de l'abri trouvé par un auvant au pied de son immeuble sans se retrouver immédiatement en préventive ; qu'on laisse des riverains expulsés de leur cités jalouser le camp d'une
cinquantaine de roms et y mettre le feu ; qu'on laisse Melissa brûler vive dans un bidonville sans
qu'on ait cherché à en améliorer l'hygiène et à y apporter l'eau à défaut de bâtir des lieux d'accueils décents...
Nous n'avons plus de mots pour décrire l'horreur née de notre impuissance de bénévoles à ne pouvoir faire beaucoup plus que d'aider, si peu, matériellement et
moralement, ces familles. L'horreur d'en voir tant souffrir jusqu'à en périr sans d'autres réactions que quelques unes de journaux...
L'horreur de ne pouvoir offrir à Mélissa et à tous les autres que cette page pour contribuer à ce qu'ils ne tombent pas dans l'oubli confortable de la "bonne" conscience
collective.
Membres de la communauté Rom, parents et proches, associations, riverains et élus ont marché en silence
derrière une grande banderole indiquant "Nous nous souvenons de toi Mélisa" jusqu'à l'école primaire Marie-Curie où était scolarisée la fillette. La marche emmenée par la directrice de
l'école Véronique Decker a été marquée par plusieurs évanouissements et malaises des proches de la fillette.
Il y a cinq ans, Diego, un garçonnet d'origine roumaine de 7 ans, était mort dans les mêmes circonstances à Bobigny. "La mort d'un enfant ne peut laisser personne indifférent. Nous devons nous mobiliser pour dire que ça suffit, que nous n'en pouvons plus. Il faut permettre que chacun d'entre nous puisse vivre dans un logement digne", a déclaré au bord des larmes Mme Decker.
Scolarisée depuis un an dans cette école de Bobigny, Mélisa, "cette toute mignonne petite fille, commençait à apprendre à lire et à écrire en français", a ajouté la directrice. "Il y a urgence à éradiquer les bidonvilles dans un pays aussi riche que le nôtre. Il ne faut plus que ça arrive", a renchéri la maire PCF de Bobigny, Catherine Peyge, "en colère". Réclamant "un après Bobigny", l'élue, qui rencontrera mardi un des conseillers spéciaux de la ministre du Logement Cécile Duflot, demande au gouvernement que "les citoyens européens qui vivent dans les bidonvilles aient droit, comme tous les citoyens français, à un toit".
« C'est tout ce qui reste de la partie ou il y a eu l'incendie, là ou la famille était installée, avec
le poêle dans lequel chaque soir les derniers habitants du camp vont mettre des bougies en mémoire de la petite... » - Catherine Gaudin
« J'ai du mal à publier cette photo mais je le fais dans l'espoir que peut être on comprendra la douleur de cette femme qui vient de perdre sa petite fille et qu'il est temps de faire quelque chose en France pour une telle misère ». - Catherine Gaudin
Bobigny : un enfant mort dans l'incendie d'un camp de Roms - Le 12/02/2014 à 22h00*Depuis 2007, 53 projets d’insertion dirigés vers les gens du voyage ou vivant en campements (donc pas uniquement des Roms) ont été cofinancés par le FSE, un engagement total de... 4 millions d’euros sur une enveloppe globale de 1,669 milliard. Plus inquiétant, selon la commission, uniquement 900 millions d’euros de dépenses avaient été déclarés par la France en juillet 2013. Autrement dit : il reste de la marge pour utiliser les fonds du FSE.