Il n’y a pas de spectacle plus désolant, que de voir un piquet de grève devant une entreprise et ceci est encore plus regrettable, lorsque la dite entreprise se trouve être un établissement touristique. Ce type de situation est préjudiciable à l’entreprise, à ses salariés mais encore plus à la destination. Imaginez des touristes qui se trouvent malgré eux pris en otages dans un conflit auquel ils sont totalement étrangers, mais qui en payent les frais alors qu’au départ, ils sont venus pour passer des vacances.
Cela me rappelle le calvaire qu’à vécu un confrère il y a de cela plus de deux ans et qui sans l’intervention des autorités aurait pu tourner au drame.
Aussi, je ne peux que me réjouir de l’initiative de la CGEM de mettre en place une commission ad hoc chargée de nouer le dialogue avec les syndicats et aboutir à la signature d’une convention avec les cinq principaux représentants des salariés du secteur privé : UNMT, UMT, CDT, UGTM et FDT. Cette convention est d’abord et avant tout, basée sur le dialogue entre patrons et salariés qui ne doit jamais être rompu et qui doit aboutir à un règlement sans dommages pour les deux parties grâce à une médiation neutre, responsable et constructive.
Le grand artisan de ce chalenge est Monsieur Jamal BELAHRACH , président de la commission « Emplois et relations sociales » au sein de la CGEM.
Hier, c’est à Marrakech qu’est revenu l’honneur et la primeur de décliner cette convention au niveau régional grâce aux efforts de la jeune équipe de l’Union Régionale Tensift présidée par le très sympathique Youssef Mouhy, entrepreneur dynamique et militant de la première heure dans le cadre du développement harmonieux et pérenne de Marrakech.
L’industrie du tourisme devrait être la première à mettre à profit cette convention pour asseoir une véritable paix sociale au sein des entreprises touristiques. La Confédération Nationale du Tourisme est donc appelée à jouer le rôle qui lui incombe et qu’elle a d’ailleurs déjà entamé en signant avec quatre syndicats ( UNMT, UMT, UGTM, CDT) une convention collective en conformité avec le code de travail. Cette convention traite notamment des salaires, des niveaux de qualification, de l’embauche, du licenciement, du règlement de conflits, de formation, des indemnités, de l’hygiène, de la sécurité, des facilités syndicales, des conditions de travail et des affaires sociales.
Aujourd’hui, la hantise d’une entreprise touristique ( Transport, Voyages ou Hotels) est de voir son personnel se syndiquer. Ce simple acte signifie généralement le début des hostilités et la perte de confiance qui est le véritable contrat moral qui lien un patron à ses salariés. Or, l’adhésion d’un salarié à un syndicat est un droit et ne devrait en principe pas susciter une quelconque appréhension de la part des employeurs, sauf que généralement, cela intervient au moment où le capital confiance est déjà entamé.
L’industrie du tourisme ne saurait en principe souffrir de conflits sociaux, étant la vitrine du pays et le fait d’avoir des salariés satisfaits est un signe fort pour l’investissement car indicateur de stabilité sociale. Malheureusement, le manque de communication entre salariés et employeurs peut aboutir à des situations extrêmes dont personne ne sort gagnant.
Le cas de la destination Ouarzazate est édifiant en ce sens que le pourrissement a entrainé la fermeture d’unités et la perte d’emplois par un grand nombre de salariés. Cette destination est aujourd’hui sinistrée et il faudra user de beaucoup de pédagogie pour remettre les intervenants autour de la table avec des concessions de part et d’autre afin de repartir sur de bonnes bases.
Dans tous les cas, de ce que j’ai pu voir et entendre hier lors de cette signature, il semblerait que syndicats et patronat ont pris acte de leurs responsabilités respectives pour assurer un climat social apaisé tenant compte de la dignité des uns et des engagements des autres. Reste à mettre tout cela en œuvre et le plus tôt serait le mieux: il ne faut pas laisser le soufflé retomber.