16 - 02
2014
Sidney Korshak
PITCH.50 ans durant, Sidney Korshak, avocat inconnu du grand public, fit trembler Hollywood, Las Vegas et Washington, émissaire d'Al Capone, lien principal avec Chicago et le crime organisé.
NOTES.
L'élection de Ronald Reagan, le retour du Frank Sinatra au cinéma dans "Tant qu'il y aura des hommes", la nomination de Robert Evans à la tête de la Paramount, la construction de Las Vegas? Tout cela est passé par un seul homme inconnu du grand public : Sidney Korshak, avocat pauvre à Chicago dans sa jeunesse, engagé par Al Capone pour faire main basse sur Hollywood. Sidney Korshak recevait ses clients, de manière informelle, dans un café de Beverly Hills, "The Bistro", il n'avait ni bureau ni cartes de visistes, on l'appelait "The fixer" (le négociateur, celui qui répare, trouve des solutions).
Quand la prohibition n'a plus suffit à blanchir tout l'argent du crime organisé, Al Capone a pensé au cinéma. Par l'intermédiaire des syndicats (le syndicat des camionneurs est présidé par Jimmy Hoffa, nommé par Chicago), l'avocat Sydney Korshak, que Capone a envoyé le représenter sur place, organise des transactions et le tout Hollywood paye pour travailler tranquille sans menace de grève. Vient ensuite Jules Stein, un ophtalmo véreux qui prenait 10% de commission sur les spectacles de nuit à Chicago. Débarqué dans la Cité des Anges, avec Lew Wasserman, Stein fonde la puissante agence MCA, agence artistique qui résout tous les problèmes des stars. Plus tard la MCA devient aussi producteur de cinéma et à la TV naissante dont elle touche 50 à 60% de commission sur tous les programmes. Quand la loi anti-trust lui fait fermer sa branche artistique, la MCA passe un accord illicite de dix ans avec le président du syndicat des acteurs, un obscur comédien du nom de Ronald Reagan, on lui revaudra ça et, une fois à la Maison Blanche, Reagan fera stopper toutes les enquêtes sur le crime organisé! Dans les années 70, c'est l'arrivée de la mafia italienne qui se mêle du tournage du "Parrain" mais Sidney Korshak est toujours aux commandes en tant que négociateur, pour débaucher Al Pacino de la MGM, par exemple, un acteur peu connu à l'époque mais que Coppola voulait à tout prix. Dans l'intervalle, c'est la construction de Las Vegas où tout est faux et trafiqué...
JFK et Frank Sinatra
ET AUSSI...
Avec Tony Accardo, ancien second d'Al Capone, qui lui a succédé, Sydney Korshak est le seul à être mort de mort naturelle. Certains mafieux plus connus étaient trop ostentatoires comme Sam Giancana (que la père de JFK avait engagé pour l'élection de son fils), ami de Sinatra, Johnny Roselli (plus tourné vers Las Vegas) ou Bugsy Siegel, ami d'enfance de George Raft.
Gus Russo, auteur du seul livre sur Sydney Korshak "Supermob", est le fil rouge de ce documentaire pour raconter les 50 ans de règne sur Hollywood de ce personnage énigmatique, secret, intouchable, des années 40 jusqu'à sa mort en 1996. Passionnant, on vous dit...
Robert Evans***, Shirley Mc Laine et Henry Kissinger
*** "The Kid stays in the picture", autobiographie de Robert Evans (1994), adaptée ensuite sous la forme d'un doc (2002)
commenté par l'auteur lui-même
DIFFUSION.
"Sidney Korshak : la face cachée de Hollywood" de Clara et Julia Kuperberg, doc inédit 2013
Ciné+ Classic
dimanche 16 mars 2014 à 23h50
CanalSat "A la demande"
Mots-clés : CinéTVSéries, Canal, Sidney Korshak