Un programme un peu chargé mais une balade agréable dans le Marais pour laquelle il faut compter un peu plus de deux heures.
En sortant de la station Chemin Vert (Métro 8), prenez dans la rue Saint-Gilles, immédiatement à gauche.
Vous descendez la rue, en profitant de la tranquillité du quartier, en flânant et en vous attardant devant les vitrines des boutiques (ma préférée, ci-dessous), jusqu’à ce que vous arriviez au 12 de la rue.
Voici le programme :
Polka Galerie – Alexander Gronsky & Sebastia Salgado
Jardin Saint-Gilles Grand Veneur – Pauline Roland
Galerie in)(between – Bishnoïs
Galerie Martine Aboucaya – Peter Downsbrough
Topographie de l’art – Beauté Irrationnelle
Galerie Laure Roynette – Luo Dan
Galerie Perrotin – Hello, my name is Bernard Frize
En traversant l’orage
Galerie Vidal Saint-Phalle – Max Neumann
Galerie Jean Brolly – Mathieu Cherkit
Backslash Gallery – Rero l’erreur est dans le titre
Polka Galerie – Alexander Gronsky & Sebastia Salgado
Vous rentrez alors dans la Polka Galerie qui propose toujours plusieurs expositions de qualité. En ce moment, une réflexion sur les paradoxes du progrès, de l’homme et de la Nature, avec Alexander Gronsky et Sebastião Salgado. Le lieu est déjà un régal car l’espace d’exposition se sépare entre une première pièce qui donne sur la rue et une autre dans la cour plus grande souvent au sous-sol.
En repartant de la Polka galerie, prenez à droite dans la rue Villehardouin, où vous verrez les collages suivants de loin.
Continuez tout droit et engagez vous dans ce qui ressemble à une résidence. Vous allez donner sur un petit square, un des plus cachés de Paris.
Square Saint-Gilles Grand Veneur – Pauline-Roland
On y découvre un joli espace, encadré par l’Hôtel du Grand-Veneur qui a été construit au 17ème siècle pour Hennequin d’Ecquevilly, Capitaine général de la Vénerie du roi. C’est lui qui s’occupait notamment d’organiser les chasses à cour. On peut s’attarder un peu, profitant du calme, et observant le petit jardin à la française, les rosiers grimpants qu’on imagine en fleurs au printemps et les variétés d’érables.
Ressortez et prenez à droite dans la rue de Turenne.
Vous pourrez admirer les boutiques ou oser des coups d’oeil dans les portes ouvertes.
Au 67 vous verrez 3 têtes de bœufs qui soutiennent un des balcons. Il s’agit d’un vestige d’une boucherie qui existait avant la Première Guerre Mondiale. A l’époque les carcasses étaient pendues à des crochets sur la devanture. Il en reste qu’une partie aujourd’hui.
Puis prenez à gauche dans la rue Sainte-Anastase. Vous arrivez à la galerie In Between au numéro 3.
Galerie in)(between – Bishnoïs
Vous découvrirez la belle exposition sur les Bishnoïs de Franck Vogel, que vous trouverez plus détaillé dans l’article ici.
Galerie Martine Aboucaya – Peter Downsbrough
Au 5 vous trouverez la galerie Martine Aboucaya. Dans les deux pièces de la galerie, Peter Downbrough a sculpté l’espace avec des lignes et des mots.
Repartez ensuite vers le bout de la rue, et tournez à droite dans la rue de Thorigny.
Vous pourrez alors vous hasarder dans la jolie librairie Florence Loewy, qui fait souvent office de lieu d’exposition, elle vous fait face.
Puis continuez jusqu’à la galerie Topographie de l’art.
Topographie de l’art – Beauté Irrationnelle
Il s’agit de réunir autour d’un idéal purement formel, qui trouve son fondement dans la logique et les mathématiques, des oeuvres d’art issue du courant d’art concret. Ce dernier prône le fait que l’oeuvre d’art n’existe que par elle-même. Elle est débarrassée de message, d’affect, elle obéit à des règles esthétiques rationnelles.
En face se trouve également une petite galerie qui présente une exposition dépaysante.
Galerie Laure Roynette – Luo Dan
De 2006 à 2008 le photographe Luo Dan effectue des voyages réguliers en Chine, l’occasion de saisir des instants précieux et ineffables. C’est une sélection de ces photos dans une série intitulée « China in the eye » qu’expose la Galerie Roynette. Luo Dan pose un regard attentif sur les paysages de la République Populaire de Chine, loin des grandes mégapoles. Dans ses images on ressent à la fois la majesté des paysages désertiques et le quotidien des habitants, tandis que la menace de la pollution est omniprésente. Dans la Chine authentique et en mutation, nous sommes transportés loin des images clichés des grandes villes. Il dira ainsi « avant de commencer j’espérais trouver des disparités entre les différentes régions et les différentes catégories sociales, mais j’ai été déçu après ce long voyage. Peu importe le développement ou le sous-développement de ces régions, peu importe d’être riche ou pauvre, ce sont tous les mêmes. Nous sommes dans une inexplicable complexité, c’est tellement comlpiqué que ça dépasse notre expérience.
Observons la personne dans l’objectif, je pense « que puis-je dire sur elle ? » Peut être me voit-elle comme un étranger passant par là, qui quelques minutes plus tard, disparaitra de sa vie à tout jamais. Nos vies vont prendre des directions complètement différentes. Nous nous rencontrons juste par hasard. J’essaie de trouver l’inévitable. Quand je voyage, je collecte des détails et des fragments sur mon chemin, j’espère qu’ils pourront montrer quelque chose de cette époque du changement radical : la mentalité de la plupart des chinois, leur existence, leur histoire brisée, et leur futur imprévisible. »
Repartez dans la rue de Thorigny observez les murs.
Vous prendrez ensuite dans la rue Debelleyme à votre droite.
Vous revenez dans la rue de Turenne pour rejoindre la Galerie Perrotin. Au détour d’un porche, vous pourrez observer une jolie petite cour comme on peut les apprécier.
Vous entrez alors dans le porche de la Galerie.
Galerie Perrotin – Hello, my name is Bernard Frize
Prenez le temps de découvrir la galerie, sa cour, son espace unique.
C’est une peinture très surprenante que l’on découvre dans le second espace d’exposition de la Galerie Perrotin. Bernard Frize propose des toiles abstraites multicolores introduisant une recherche de mouvement, de vibrations des couleurs. Dans le choix des teintes et dans le tracé souvent rectiligne, on s’adonne alors à une expérience visuelle unique. Le visiteur prend part à la toile, qui intervient comme un fond parfait pour la contemplation.
En traversant l’orage
En sortant de la galerie le ciel a changé brusquement, prenant une teinte grise bleutée unique. L’orage couvait et allait éclater de façon très imminente.
Dans la rue des Coutures-Saint-Gervais, l’adorable balcon que j’aime prendre suivant les saisons. Tandis que dans le ciel, les mouettes de Paris s’enfuient en criant. Pour attendre que l’averse cesse, je choisis la vue sur la Cathédrale Sainte Croix des Arméniens pour voir la couleur du ciel changer.
Vous pourrez ainsi repartir en descendant la rue Vieille du Temple, pour tourner sur votre gauche dans la petite rue du Trésor.
Galerie Vidal Saint-Phalle – Max Neumann
Avec une touche bien particulière, Max Neumann propose des gouaches et des aquarelles, des portraits et des scènes énigmatiques fait en aplats de couleurs.
En repartant vous pouvez vous attardez sur les devantures des boutiques du Marais, toujours plus ou moins le nez en l’air.
Engagez vous dans la rue des Archives pour la remonter un peu. Vous rejoignez alors la rue de Montmorency pour vous arrêter au 16.
Galerie Jean Brolly – Mathieu Cherkit
C’est dans ce bel espace que vous pourrez découvrir le travail précis de Mathieu Cherkit. Dans les scènes de sa série intitulée Circulation Intérieure, on identifie des lieux familiers.
Sur le matériau brut de ses toiles parfois monumentales, il dépeint fidèlement une réalité colorée et minutieuse. Celles des pièces qui l’entourent : un atelier, un grenier, un escalier dans lesquels on lit une familiarité qui transcende la peinture.
Il parvient ainsi habilement à nous inviter chez lui, créant ainsi un lien intime avec ses spectateurs, mais aussi avec les choses qu’il prend pour sujet. Il manie ainsi les matières et les couleurs : le bois rencontre la touche épaisse de peinture, tandis que les couleurs chamarrées se marient avec harmonie.
Il dit ainsi « Les formes, la couleur, la lumière et l’équilibre de la composition sont mes seuls centres d’intérêt. Mon but est d’utiliser les éléments de mon quotidien, de jouer avec et de faire des peintures qui questionnent leur utilisation en réalisant une image la plus efficace possible avec un minimum de moyens, c’est-à-dire faire avec ce que j’ai sous la main. »
Vous pouvez repartir ensuite au bout de la rue de Montmorency, et tourner à droite. Prenez la rue Beaubourg et dépassez la station de métro Arts et Métiers. Vous pourrez ensuite prendre dans la rue Volta et poursuivre jusqu’à croiser la rue Notre Dame de Nazareth où vous vous arrêterez au 23.
Backslash Gallery – Rero l’erreur est dans le titre
Si ces expressions et ses mots barrés sont maintenant célèbres (nous en avions parlé à l’occasion de l’exposition le M.U.R de l’art à l’Espace des Blancs Manteaux), c’est une proposition autant sémantique que visuelle que l’artiste Rero présente ici. Il explore ainsi le rapport du visible et de l’invisible, sur fond de récit d’une histoire vécue. Pour exemple cette toile noire qui détourne le sens, et nous prouve que ce que l’on ne voit pas existe tout de même. Il s’agit d’aller à l’encontre des barrières qu’il parvient à matérialiser et à déceler ainsi l’invisible.
Vous pourrez ensuite rejoindre la station de métro République qui n’est pas loin.