Le postmodernisme en architecture, après avoir été un mouvement artistique lancé par Charles Jencks ou Christopher Alexander, est devenu une variante du style international dont l'influence est encore très présente de nos jours.
Il a émergé aux États-Unis et en Europe à la fin des années 1970, puis il a gagné le reste du monde, et est fortement symbolisé par le style dominant des villes de jeux ou de loisirs (Las Vegas, Dubaï, ou le quartier Val d'Europe près du Disneyland de Paris). Pour échapper à la situation pesante et trop sérieuse des principes officiels de l'idéologie du Modernisme, les architectes postmodernistes ont cherché à rétablir une connivence avec le public, empruntant volontairement des voies humoristiques ou les ressorts du jeu d'esprit. Cet élan vers le public s’est aussi exprimé par une surabondance de références aux clichés populaires sur les styles architecturaux anciens, de préférence ceux-là mêmes qui étaient bannis par l'architecture moderne.
Stirling, Université d’État de musique et des arts performatifs de Stuttgart, Allemagne
Alors que les architectes modernes s'étaient inspirés des formes d'architecture conçues sans architecte par des ingénieurs (usines, silos à grain, paquebots), les architectes postmodernes ont pris pour modèle de l'« architecture sans ingénieurs » : des villas hollywoodiennes ou populaires, des agencements commerciaux et des villes de loisirs de l'après-guerre. Ainsi se sont dégagé les traits les plus typiques du postmodernisme qui est devenu un nouveau style international.
À partir des années 1950, on observe que les formes et les espaces fonctionnalistes et formalistes du Mouvement moderne vont progressivement se diversifier et donner naissance à des tendances diverses : le brutalisme, l'architecture organique, le high-tech...
A la fin des années soixante-dix, le postmodernisme introduit une rupture radicale, par rapport à ces évolutions du style international, dans la mesure où il s'oppose aux dogmes du mouvement moderne, à savoir le fonctionnalisme utilitaire ou constructif, et le refus des traditions culturelles.
Quartier Antigone à Montpellier
Il emprunte des éléments et des références venant du passé, réintroduit la couleur ou le symbolisme, des ornementations qui remplacent l’agressive nudité moderne.
Les architectes modernes considéreront d'emblée les bâtiments postmodernes comme vulgaires et surchargés. Mais le postmodernisme persiste et signe, rejetant toutes les règles édictées par les premiers papes modernes, et surtout se méfiant du puritanisme du progrès et de la nouveauté ; c'est en cela qu'il accompagne un mouvement des idées plus large, à la fois philosophique et politique. L'architecte postmoderniste rechercher la joie de l’exubérance dans les figures et les motifs repris dans diverses époques et juxtaposés, la profusion, l'exagération, le changement d'échelle... Il emploie les éléments empruntés aux styles traditionnels dans une logique du collage.
Le Postmodernisme considérait l’ornement comme élément à bannir : ainsi tous les bâtiments devaient être habillés de la froide apparence rationnelle. Le Postmodernisme pense au contraire que ces bâtiments échouent dans leur quête de satisfaire les besoins humains de confort et de beauté pour le corps et les yeux. Le problème s’est accru lorsque des bâtiments déjà monotones se sont transformés en taudis ou cités sans vie... Le Postmodernisme pense résoudre le problème en réintroduisant l’ornementation et le décor pour « réenchanter » ces quartiers.
D'après Wikipédia