[Critique] MINUSCULE – LA VALLÉE DES FOURMIS PERDUES

Par Onrembobine @OnRembobinefr

[Critique] MINUSCULE – LA VALLÉE DES FOURMIS PERDUES

Titre original : Minuscule – La Vallée des fourmis perdues

Note:
Origine : France
Réalisateur : Thomas Szabo, Hélène Giraud
Genre : Animation/Aventure
Date de sortie : 29 janvier 2014

Le Pitch :
Au cœur de la forêt, les restes d’un pique-nique abandonné attisent l’intérêt d’une foule d’insectes. Une fourmi noire s’aventure au milieu de ce festin et trouve une boîte de sucre. S’amorce alors une bataille entre deux colonies : l’une de fourmis noires, l’autre de fourmis rouge, se disputant le fameux butin. Et au milieu de tout cela, une coccinelle qui a perdu sa famille, se lie d’amitié avec l’une des fourmis noires…

La Critique :
Le 20 novembre 1996 sortit sur les écrans français le film Microcosmos : le peuple de l’herbe, qui marqua les esprits par sa dimension cinématographique tout à fait singulière. En effet, filmer des insectes dans leur milieu naturel avec des caméras spécialement conçues à cet effet, dans le but d’en faire un film de cette veine, était une idée un peu atypique. Et effectivement, Microcosmos n’est pas un documentaire ou un film de type basique, mais bel et bien une œuvre hors norme pleine de poésie.

Presque vingt ans plus tard, à deux années près, Minuscule – La vallée des fourmis perdues, fait son apparition ! La thématique est la même, à savoir : l’observation de la vie des insectes vue depuis leur échelle, mais le support et le traitement n’ont quant à eux rien à voir. Minuscule est un film d’animation très original qui n’appartient qu’à lui-même. C’est d’ailleurs ce qu’il y a de plus frappant, de plus génial en lui ! Il est tout bonnement unique en son genre.

Il faut aussi savoir que Minuscule est une longue aventure. L’histoire a tout d’abord été un court-métrage, puis une série télévisée pour France 2 qui a finalement donné naissance à un long-métrage d’animation pour le cinéma. De tous les formats exploités, Minuscule reste une aventure muette et c’est une rareté dans le paysage cinématographique. On peut d’ailleurs ajouter que généralement, ça jacasse plutôt beaucoup dans les productions cinématographiques et audiovisuelles destinées aux enfants. Les sonorités tonitruantes et tapageuses du genre qui pullulent sur les écrans de nos jours, ont ici laissé la place à l’observation. Et ceci autant du côté de la vie foisonnante de ces insectes finalement attachants, que du côté de l’aspect esthétique raffiné de l’ensemble. Et si de manière générale, il est fort regrettable qu’une certaine aseptisation du genre de se fasse sentir, nous avons tout de même encore la chance de bénéficier d’œuvres originales en matière d’animation.

L’une des grandes forces du film est le mélange des genres qu’il enchaîne magnifiquement, en offrant un bel hommage au cinéma. De la grande aventure à la Indiana Jones, illustrée par la formidable course poursuite à bord de la boîte à sucre qui navigue sur les eaux, en passant par une épopée digne du Seigneur des Anneaux, le film multiplie les clins d’œil. L’histoire est également soutenue par plusieurs univers différents. D’une atmosphère joyeuse, colorée et vivante, on passe à une ambiance plus noire, plus sombre lors d’un passage particulièrement beau et poétique, à savoir celui de la taverne de l’araignée.

Les personnages ont été créés à partir d’images de synthèse comme dans la majeure partie des films d’animation, mais les décors eux, sont bel et bien réels. La synthèse est donc insérée dans des décors filmés en plein cœur des Parcs Nationaux des Ecrins et du Mercantour. Cette technique a déjà été utilisée, notamment par de grandes productions. C’est également en cela que ce film réalisé par Thomas Szabo et Hélène Giraud qui a nécessité un travail considérable, est aussi un profond hymne à la nature. Ces deux parcs nationaux abritent un règne végétal luxuriant, et ces cadres ont permis cette magnifique plongée au cœur de la nature, à grande et petite échelle.

Minuscule – La Vallée des fourmis perdues est une célébration de la vie de manière générale, emmenée par une bande son agréable. Pour un film qui ne parle pas, on peut dire qu’il communique beaucoup. Tout en insérant de manière subtile un message de tolérance, notamment sur la différence, un message discret mais bien présent. Le spectateur est invité au voyage avec beaucoup d’entrain, et en plus beaucoup d’humour ! Minuscule est original, bien fait, il sort des rangs et mérite d’être vu. C’est un joli conte qui mélange les univers, très poétique mais surtout plein de tendresse.

@ Audrey Cartier

Crédits photos : Le Pacte

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