Vendredi soir, alors que je me dirigeais vers mon rendez-vous, dans le but de passer une bonne soirée avec deux zigs qui sont plutôt dans le genre de « l’air de pas y toucher » si vous voyez ce que je veux dire, j’ai été attiré par la boutique d’un brocanteur… Un genre « bric à brac » comme on pouvait en voir tant à Paris autrefois… Des piles de livres étaient disposées dehors et un écriteau en indiquait le prix : un euro! J’ai plongé, pas vraiment convaincu de trouver une merveille dans ce tas de papier informe… J’avais tort! Après avoir feuilleté un recueil de feuilletons du début du XXe siècle, un atlas et quelques autres ouvrages sans intérêt, mon oeil a été attiré par un petit cartonnage ancien, dans le genre usé aux coins, un peu cradingue, enfin, vous voyez ce que je veux dire…
Il était là, m’attendant, en haut d’une pile… Je l’ai saisi, ouvert et : oh surprise! Il s’agissait d’un recueil de chansons manuscrit, truffé de petits choses imprimées fort intéressantes… J’ai vite payé mon « chopin » et raflé aussi au passage un cadre pèle-mêle dans le genre vieillot charmant, avec une belle accumulation de binettes, une petite boîte XIXe bien sale mais jolie une fois nettoyée et une coupe en métal, bien tortillée qui devrait plaire à ma bourgeoise, dans le genre des stations de métro si vous voyez ce que je veux dire… Parvenu au rade avec mes merveilles, je me suis fait chambrer par mes amis – tu parles d’amis, ouais! –
- Tiens? Mais qu’est-ce que c’est c’est que toutes ces vieilles merdes!?
Ah les ingrats!
M’enfin, bon, la soirée a été bien chouette tout de même! Des bons zigs j’vous dis… Toute manière je leur dois le respect : sont plus vieux que moi! Ouaf ouaf! A la revoyure les poteaux…
Recueil de chansons anciennes et nouvelles par Gustave Henri Jabely, brasseur à Benevent, dans la Creuse, deux petits carnets reliés ensembles, « dédié à tous mes amis »… « Commencé le 15 septembre 1857″
Un euro, hier soir, à Paris…