Le ciel est une page. Une grue y trace son signe. Les lanternes
s’allument, le temps tombe des arbres.
On retrouve l’entre jour et nuit, cet instant d’équilibre où le visage
devient son ombre.
On tente de se faire léger, si léger que le corps ne serait que la chaleur
dégagée par le soir.
On flotte, on se disperse, on va s’effacer. Reste un peu de ciel trop
pâle pour écrire et l’eau qui tremble.
On croit attendre et on est attendu. Par personne en particulier : par
le rouge, par le mauve, par le cri
Par ce qui vient, qu’on ne peut pas voir mais qu’on entend, là, tout
près, comme un souffle,
Comme un silence bruissant, un rien qui bouge. Par l’obscur de plus
en plus épais.
On y entre et c’est une encre. Celle du ciel où plus rien ne se trace.
Où seuls clignent les feux immobiles de l’oubli.
Jacques Ancet