S’il en fait vivre quelques uns,
l’espoir ne manque jamais
d’en faire mourir plusieurs.
Mais, à vrai dire,
pour vivre ou pour mourir,
faut-il vraiment s’en remettre
à l’espoir ?
L’âne a-t-il besoin de carotte
pour se mettre en marche ?
C’est quand on a cessé d’espérer
qu’on peut voir surgir l’inespéré.
Car, de l’espoir, qu’attendre,
sinon, au pire, déception
et au mieux, s’étant cru comblé,
la démythification ?
(« Ah, c’était donc seulement
cela
que l’on espérait ? »)
Seul l’inespéré
donne à la vie
le goût de vivre.
***
Gil Jouanard (né en 1937 à Avignon) – Une salve d’avenir. L’espoir (2004)