Cold Comes the Night // De Tze Chun. Avec Alice Eve, Bryan Cranston et Logan Marshall-Green.
Après avoir fait partie de la sélection officielle de Sundance en 2009 avec le très honorable Children of Invention, Tze Chun change totalement
de registre avec Cold Comes the Night. C’est maintenant au monde du polar noir qu’il s’attaque et le moins que l’on puisse dire c’est qu’en plus d’être poussif à souhait, le film
ne parvient jamais à devenir passionnant. On s’ennui donc durant près d’une heure à voir Bryan Cranston ruminer quelques lignes de dialogues avec un vieille accent dégueulasse.
Je trouve dommage de voir un aussi bon acteur gâcher son talent dans un rôle aussi navrant. Cela finit même par devenir particulièrement drôle car le personnage qu’il incarne subit tous les
clichés du genre jusqu’au twist débarquant à la fin de la première fois. Un twist que je n’attendais pas du tout mais qui permet d’emmener le film dans une toute nouvelle direction. C’était une
assez bonne surprise, notamment car Logan Marshall-Green a toujours été excellent dans le rôle du cinglé de base (il me manque à la télévision). Mais cela n’enlève pas au film
son côté particulièrement pompeux, ruminant tous les clichés possibles et imaginables du genre.
Un gangster prend en otages la propriétaire d'un motel et sa fille, le temps pour lui de récupérer ce que lui doit un flic corrompu.
Au milieu de cette tambouille assez indigeste, on ne peut pas nier que Tze Chun tente de donner à son film son propre style. Dommage que cela soit au travers d’une histoire aussi
basique. Quand on construit un tel film autour de ses twists, je pense qu’il y a tout de suite un problème. Surtout que les divers twists que le film tente de construire manquent cruellement
d’ambition. J’en viens presque à penser que le pire dans Cold Comes the Night c’est Bryan Cranston ou plutôt son personnage. Ce dernier tente de jouer au gros
dur mais cela ne fonctionne pas car quelque chose le colle pas. On ne peut pas prendre au sérieux un personnage affublé de tant de choses ridicules (les lunettes teintées, l’accent, etc…) sans
parler de son histoire particulièrement tordue d’argent qui ne sert qu’à envoyer le film et les personnages à droit et à gauche. A commencer par notre héroïne, la propriétaire du motel dans
lequel toute l’histoire prend forme. Alice Eve (Star Trek Into Darkness, L’ombre du mal) m’a au premier abord rappelé Rachael
Taylor (666 Park Avenue) et ce n’est pas du tout un compliment, bien au contraire.
Même avec toute la bonne volonté du monde je pense que Cold Comes the Night ne pouvait pas être réussi. Il aurait fallu que le film évite de tomber dans le ridicule, qu’il
installe une histoire beaucoup plus travaillée dans laquelle on ne voit pas tout venir à des kilomètres (sauf un twist bien mené, celui qui arrive au bout d’une heure de film). Il faut donc se
taper une heure de mise en place plan-plan où très justement, Cold Comes the Night ne cherche jamais à nous surprendre. Les rebondissements auraient pu être beaucoup plus
intéressants si seulement le film n’avait pas cherché à tomber dans ses propres pièges. Et il y en avait pas mal de pièges d’ailleurs. Finalement, Tze Chun ne réitère pas
l’exploit de son premier long métrage. Je me demande même comment on peut oser passer de Sundance à une bouillie aussi immonde ? Est-ce possible ? Je ne le savais pas. Peut-être
voulait-il absolument tourner avec Bryan Cranston (Breaking Bad) ? Quoi qu’il en soit je ne vais pas retenir grand chose de ce film.
Note : 1/10. En bref, dommage d’être partie d’une bonne idée pour en faire une bouillie infecte.
Date de sortie : Direct to DVD à venir