J’aime pas les Victoires de la Musique. J’aime pas les remises de prix françaises en général. On ne sait pas faire ça, c’est terrible. On essaie de se la jouer américaine mais c’est toujours raté. Ce vendredi soir, pour les 29ème victoires de la musique, c’était raté. Encore. C’était long, c’était chiant, c’était une succession de blagues mauvaises, d’interviews vides, de malaises et de problèmes techniques et sonores. C’est pas grave, on commence à maîtriser ça par contre… les malaises, les blagues mauvaises… Les Victoires, d’habitude, je regarde ça en pyjama devant ma télé. Cette fois, j’étais au Zénith. Placée au meilleur spot : entourée des fans d’Indochine, des fans qui avaient jusqu’à la même coupe de cheveux que Sirkis. Des fans relativement jeunes… Je vais me faire insulter, mais tant pis, je ne comprends pas comment à 25 ans, on peut être fan d’Indochine. ENFIN !
L’avantage quand t’es chez toi, c’est que lorsque t’es gavé, tu peux changer la chaîne. Quand tu vas sur le plateau, kitsch, des Victoires, tu ne peux pas bouger de ton siège inconfortable. J’ai failli perdre mes fesses, ma vessie et mon genou, et mon voisin de gauche a essayé de prendre en photo mon décolleté. La soirée a été longue. Très longue. Impossible donc de zapper et mettre en route le nouvel épisode de Walking Dead, j’ai dû subir les cris hystériques des fans d’Indochine, de Stromae, de Shaka Ponk. Ce sont les mêmes. Et ce sont d’ailleurs, ces mêmes gens-là qui ne connaissent pas Miossec et pire qui ont osé le siffler et siffler Johnny Hallyday lorsqu’ils gagnent le prix de la chanson originale de l’année. Ben oui, ces deux viocs là, ils ont volé le prix de Stromae. Comme s’il n’en avait pas eu suffisamment pendant la soirée. Trois sur quatre possibles. Well done Paulo…. mais moi, je frôle l’overdose. J’ai même trouvé que les prestations étaient plus que moyennes. Le pseudo mec bourré ne me fait plus d’effet, la surprise est passée.
En vrai, je ne sais même pas quoi dire de cette remise de prix tellement c’était le vide intersidérale. Je passe outre l’arrogance de Lily Wood and the Prick, les interviews nulles, (lire les fiches approximatives des stagiaires ne fait pas de vous de bons journalistes/présentateurs), la platitude du discours de Zaz, la coiffure ratée de Vanessa Paradis, les fumigènes wesh wesh-parc-des-princes-ici-cest-Paris de 1995, Phoenix qui n’en a strictement rien à foutre du Prix, Biolay gêné sur scène…
Je préfère retenir ces quatre rayons de soleil qui ont percé l’épais brouillard dans lequel j’étais prisonnière pendant ces Victoires de la Musique :
La Femme, l’hommage à Taxi Girl.
Le groupe, un peu fou, un peu espiègle, prouve encore une fois, qu’il faut creuser hors des sentiers battus pour trouver des perles. Originaux, créatifs, espiègles et complètement barges, ils ont fait le plus beau tableau de la soirée… Hollysiz peut aller mettre une jupe et ranger ses dandinements à trois francs six sous.
Christine & The Queens, la Victoire 2014
Dans son costume d’or et de paillettes, Christine & The Queens a fait sensation. Il y a peu de choses à retenir des Victoires de la Musique mais parfois, il y a des petites illuminations. Elle passait à 23h30. L’heure lui convient parfaitement, mais pas sûre que les téléspectateurs ont tenu jusque-là. Elle interpréte "Nuit 17 à 52". Elle a éclaboussé de toute sa classe le Zenith, suspendu à ses lèvres. Elle rend même hommage à Michael Jackson. Rien que pour ça, ça valait le coup d’attendre la fin de la remise.
Julien Doré et sa chorale de mini-lui
Les mauvaises langues diront que c’est déjà fait, la chorale d’enfant. Oui, mais ce que j’ai trouvé mignon tout plein c’est cette chorale de mini-Julien-Doré, comme pour rappeler le clip. Moi, plus tard, je veux un Axel, le garçon de Paris-Seychelles. Avec le tatouage de Dave Gahan aussi. Et sinon, qu’il chante avec Adamo ou tout seul, Doré a été classe. Juste classe. Avec ce grain de folie qui le caractérise et ce jeu de jambes qui n’appartient qu’à lui.
Etienne Daho. Parce qu’Etienne Daho.
Pour l’histoire, pour la Chanson française, pour sa carrière, j’ai espéré très fort qu’Etienne Daho reçoive un prix. N’importe lequel. Mais à côté de Stromae…c’était impossible… Dommage.