Gary Numan, sold-out depuis un petit temps, ce qui signifie qu'à 19 h45' une queue imposante stationne sur la Martelarenplein, tous des gens pouvant t'expliquer que l'inventeur de la New Wave c'est Henri-Georges Clouzot, faut s'armer de patience, le Depot n'ouvre pas avant 20h.
La formule magique, Sésame, ouvre-toi, une folle ruée pour se caler frontstage, JP et ses objectifs seront au rang 2.
Le gig est prévu à 21h, sur scène, un guignol censé plonger le public dans un environnement adéquat: D J Malcolm Nix.... rien à dire, juste un bruit de fond !
9 PM, il emballe sa camelote, les corbeaux déplumés sont prêts à accueillir Gary Anthony James Webb, 55 ans et toujours séduisant ( une teinture à 99€) , dixit Lucrèce, ça sonne mieux que Frieda, hélas, hélas, hélas, il faudra encore poireauter plus de 20 minutes, Aziza Makeup devant pratiquer quelques légères retouches au niveau rimmel.
Obscurité totale, arrivée des musiciens qui ne seront pas présentés.
On avance Frank Zummo aux drums, parfois claviers (Street Drum Corps) - Ade Fenton ( keys) -l'Iroquois Steve Harris à
Ils sont suivis d'un des pionniers de la synth-pop, Gary Numan qui a sorti un vingtième album en 2013, 'Splinter' (Songs from a Broken Mind).
Une entrée en matière théâtrale, flashing lights, l'instrumental 'Ressurection' sert d'intro, suivi de' I am Dust' qui ouvre le dernier opus.
On est en 2014, t'as l'impression d'entendre un Tubeway Army agité de 1978.
Un son majestueux, des vocaux dynamiques et une gestuelle tourmentée.
Pas trop le temps d'applaudir, la basse et un synthé bruitiste, suivi par un roulement sec sur les caisses, annoncent 'Metal', titre phare sur The Pleasure Principle de 1979.
Leuven frémit, Gary en fait des tonnes, gestes maniérés, bras tendus vers les cieux, micro agrippé à deux mains, en comparaison le jeu de Romola Garai interprétant Angel Deverell dans le long-métrage de François Ozon peut paraître sobre.
Les plages synth/electro/ dramatiques se succèdent:'Everything comes down to this ' - l'épileptique 'Films'- le récent, scandé et inquiétant 'Here in the Black - 'The Fall'.
Un critique d'Outre-Manche résume... Numan is headbanging vigorously and snarling like it is the last gig of life...
Il a beau admonester la barjo elle poursuit son trip Katmandou 1968.
Numan derrière les claviers pour le lugubre et arabisant ' The Calling' suivi par l'hypnotique 'Down in the park', une autre vieillerie tenant plutôt bien la route.
Un accompagnement minimaliste pour 'Lost', pas de drums, un riff incisif de l'Indien déchire la mélodie tandis que Gary, le ténébreux, met son âme à nu.
Premiers gros émois, le tube énorme 'Cars'.
Ce mec a vraiment inventé un style!
Un roadie lui refile une guitare, il attaque l'industriel 'Pure, Nine Inch Nails est fan.
On passe au titletack, le cinématique et orientalisant 'Splinter' auquel succède le prophétique 'When the sky bleeds, he will come'.
Il est temps de souligner le boulot immense de Ade et les lignes acérées de Steve, ces gars assurent un max.
Schéma implorant pour 'We're the Unforgiven' puis vient 'Love hurt bleed' qui cogne méchant.
Le synthétique 'A prayer for the unborn' achève ce gig de plus de 90'.
Pour la seconde fois, il adresse la parole au public: thank you very much!
Bis
Première salve, le single de 1980, "I Die: You Die".
Une photo.. attends, je prends la pose glamour avant celle que tout le monde attendait ' Are friends electric', une version magistrale.
On termine avec trois claviers, le remuant 'My Last Day'.
Tout le monde content?
Pas vraiment, à la sortie les avis sont mitigés, les fans aveuglent offrent un visage radieux, d'autres crient au scandale, à la fumisterie, en alléguant qu'une grande partie du show s'est déroulée en playback.
Grave accusation, on était face à la scène, on n'ose appuyer cette hypothèse!
photos: JP DANIELS