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Objectif zéro SDF, un mensonge de plus.

Publié le 15 février 2014 par Lheretique

Plus un candidat fait de promesses et assure à ses futures ouailles un monde merveilleux, moins elles ont de crédibilité.

Je vois mal comment Paris pourrait trouver 15 000 places pour les SDF qui résident dans la ville alors même que les gens modestes et les classes moyennes doivent quitter la ville.

Les candidats, dans la mesure de leur possibilité, feraient mieux de se concentrer sur le retour à l'emploi de ces SDF et sur le logement d'urgence, le temps de la réinsertion.

Anne Hidalgo a rappelé qu'elle voulait construire 30 000 logements sociaux. Cela signifie-t-il qu'elle compte y loger des SDF puisqu'elle associe cette mesure avec sa nouvelle promesse ?

Je jugerais cela parfaitement injuste pour tous ceux qui attendent depuis très longtemps d'y trouver une place, à commencer par les parents isolés qui élèvent seuls un ou plusieurs enfants.

De toutes façons, tous les candidats peuvent toujours prêter tous les serments du monde, jurer sur le Styx ou leurs grands dieux que cette fois ils vont trouver des solutions : ils ne risquent pas d'en subir le contrecoup. Les SDF ne votent pas et, puis, il faudrait le rappeler, plus de la moitié d'entre eux sont des étrangers en situation irrégulière (52% selon les chiffres de l'APUR). Une part significative comporte également des toxicomanes. Si je reçois que les toxicomanes et les étrangers en situation irrégulière puissent bénéficier de structures particulières ou de logement d'urgence, ce serait en revanche inacceptable qu'ils prennent la place de simples Parisiens sur liste d'attente, et, pour les premiers, apportent des nuisances dans le logement social. 

Cela me frappe que 16% des SDF ont un emploi : autrement dit, ce sont des travailleurs pauvres qui ne trouvent pas à se loger en raison de l'envolée des prix franciliens et de l'augmentation du coût de la vie. 

Avant de faire des promesses, mieux vaudrait déjà améliorer l'existant : la sécurité dans les centres d'accueil, par exemple. La moitié des SDF sont morts de trouille à l'idée de s'y rendre parce qu'on leur vole là-bas tous leurs maigres biens et parfois, ils sont mêmes battus (par d'autres SDF). 

Une première mesure, pas très coûteuse, serait déjà d'installer la plus grande quantité possible de casiers sécurisés disposant d'un mécanisme à code ; au moins autant qu'il y a de places. Ensuite, investir dans la présence de vigiles et jeter dehors les fauteurs de trouble. Tant pis pour eux. Les autres ont le droit de pouvoir passer une nuit tranquille.

Une deuxième mesure non moins utile serait qu'il y ait un vrai standard au 115. Ça me fait grincer des dents d'entendre un "yaka appeler le 115". Vous avez essayé déjà de joindre le 115, vous ? Bon courage...En recrutant quelques agents de plus, on fluidifierait nettement les communications. Avec un système informatisé de gestion des places relié à tous les hébergements d'urgence et les foyers d'accueil, on aurait enfin une bonne visibilité de leur disponibilité.

Évidemment, ça en jette moins que de promettre monts et merveilles. 


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