Article paru en 1935. Vous ne voudriez tout de même pas qu'on revienne en ces temps anciens ? Pas moi , en tout cas !
Gémination:« Regroupement de deux écoles, comportant à l'origine chacune une classe, l'une de filles, l'autre de garçons (ce qui a permis la répartition des élèves par classes mixtes en fonction de leur âge) ». Attesté depuis 1914 (Rouvière, Gémination, page 17 ) . Le principe de gémination des écoles a été déterminé comme principe de graduation de l'enseignement, choisi et dosé suivant l'âge des enfants par deux plans d'études des écoles primaires, celui de 1887 et de 1923 (arrêtés du Ministère de l'Instruction publique du 18 janvier 1887 et du 23 février 1923, cf. Monroziès, Organisation, pages 116‑182). Cependant, au début de cette politique de restructuration, ce sont les termes coéducation et coenseignement qui sont utilisés (Buisson, Pédagogie s.v. coéducation des sexes). La gémination, qualifiée souvent d'essai, ne faisait en général qu'accompagner l'apparition des écoles mixtes dans des communes rurales à faible effectif, où la suppression d'une des écoles s'effectuait par mesure d'économie. C'est seulement à partir de l'application de la loi du 12 février 1933 que la restructuration dénommée gémination a pu se faire en invoquant des motifs pédagogiques (cf. Rouvière, Gémination, pages 16‑17 ; 26‑27). Largement employé dans les débats pédagogiques et administratifs des années 1930 et 1940 (cf. JODébats 14, pages 449‑461), le terme de gémination a été évincé dans les années 1960/1970 par mixité* (cf. Zancarini‑Fournel, Mixité, page 31 ; Mialaret, Éducation s.v. géminée). De nos jours, gémination est devenu un terme d'histoire.
Source : Centre national de ressources textuelles et lexicales