Peut-on s’habituer à la mort même si on la côtoie quasi-quotidiennement ?
Peut-on s’habituer à la souffrance des familles ?
Et si oui, est-ce réellement une nécessité que de s’y habitué, est-ce une bonne chose ?
Ralala en ce moment c’est la série dans mon boulot … décès, accompagnement des familles à la morgue, toilette mortuaire, accompagnement de la personne en fin de vie … et accompagnement de la famille confrontée à une réalité qu’elle niait jusqu’à présent …ce fut 3 jours difficilement intense …
Etre touché par les confidences d’un patient en fin de vie, qui jusqu’à présent, par son extrême pudeur, ne souhaitait pas nous “déranger” par ses sentiments, son ressentis et sa douleur … ou alors est-ce juste les opiacées et les hypnotiques qui lui permettent de laisser tout cela glisser au-delà de ses défenses psychologiques …
C’est vraiment étrange, comme si que l’on débarquais dans un autre espace temps … un temps au-delà de tout, un temps qui se suffit à lui-même, des minutes qui s’allongent, des secondes qui s’érodent lentement …
C’est impressionnant à quel point le “touché” est soin dans ces instants, une main sur les épaules, une caresse sur un bras, un regard, un sourire ; peut-être que le corps n’est alors plus vécu uniquement comme une enveloppe douloureuse …
En tout cas je suis fière de travailler dans un tel service, un endroit où la qualité de soin est la priorité de tous, où chaque membre du personnel prend le temps, donne son énergie dans de tel soins relationnels, et qui ne se cantonne pas uniquement aux soins techniques …
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