Jeudi dernier, 6 Février, j’ai fait ma première escapade de l’année à la Rock School Barbey. Lendemain du concert de Black Rebel Motorcycle Club. Il fallait arriver à me le faire oublier. L’affiche était sympathique. Il faut dire que niveau groupes émergents, à Bordeaux, on n’est pas mal lotis.
Ces auditions des Inouïs du Printemps de Bourges accueillaient donc John And The Volta, Bengale, My Ant, Be Quiet et Cargo. Certains d’entre eux auront peut-être la chance de représenter la région à ce fameux festival. Mais pour l’heure, retour sur leurs prestations :
Déjà croisés quelques jours auparavant au Bootleg pour le festival Bordeaux Rock, on prend toujours plaisir à découvrir leurs compositions pop planantes, flirtant avec les synthétiseurs et un Thom Yorke des bons jours. Un peu trop, peut-être. Il faut dire que Radiohead et moi, c’est une longue histoire d’amour (joyeuse Saint Valentin), et si on s’y approche de trop près, je pique. Mais il y a toujours une exception et elle porte le nom de John And The Volta. Ils prennent de l’assurance de prestation en prestation et ça fait plaisir à voir. Petit bémol : il faudrait se montrer un petit peu plus communicatif, histoire de captiver davantage les yeux et oreilles du public.
Bon, il faut que je vous avoue quelque chose : je n’en peux plus de ces groupes français / bordelais qui déclament en français des paroles d’un intérêt proche du néant sur des fonds de guitares claires, synthés et chœurs féminins. Pendentif, Granville et maintenant Bengale. Ça plait en ce moment. Tant mieux pour eux.
Je n’étais pas partie pleinement persuadée que j’allais passer un bon moment. Ce qui a un peu influé sur mon jugement. Point positif : le live est moins relou dans la même veine que le premier EP. Et ce changement de direction, plus "disco" (ne me tapez pas) et énergique est plutôt sympa. C’est dansant, Vodka Pomme reste en tête… Mais ça ne va pas plus loin que ça. Pour ma part.
La salle était légèrement plus clairsemée que pour Bengale (leur public étant parti dès la fin du set repeupler le bar, ce qui, c’est vrai, est plus intéressant que d’écouter le groupe suivant). Mais qu’importe, My Ant nous a offert un live bien rodé, pro, à la fois puissant et doux (comme des chats – Baudelaire tavu). Ca jouait juste et bien, sans en faire des tonnes et ça faisait du bien vu ce qui était passé avant.
Petit bonus : la chanson de cloture du set, qui parlait de tout, de rien, et surtout de n’importe quoi.
Be Quiet
Ça fait peut être quatre ou cinq ans que je les connais, eux. À la base, ils étaient plutôt, à l’instar des Kid Bombardos, influencés par les Strokes et le rock des années 2000. Puis un jour, ils ont découvert les synthés. Le petit groupe d’ado a muté. Ils sont devenus une véritable arme de destruction massive. Non, ce n’est pas un énième groupe qui aurait pu naître dans les années 80 comme on les voit pulluler ces temps-ci. Non, ces mecs là, malgré leur jeune âge, sont des bêtes, des vraies, des sauvages, ils te dévorent en une fraction de secondes. La faute à leur énergie, leur présence, leur puissance sonore. De leurs influences (Depeche Mode, Joy Division, showgaze), ils en ont tiré le meilleur. Leur jeu de lumière est à l’image de leur musique, sombre, lancinant, étourdissant. Le public était comme captivé et vraiment réceptif. C’est qu’ils sont notre petite gloire locale ! Et pour être honnête, j’aurais payé pour que le concert soit plus long. C’est bon signe.