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Umani

Publié le 14 février 2014 par Lecteur34000

umani

« Umani »

BERNARDINI Jean-François

(Seuil)

Il ne s’agit point de retrouvailles inopportunes, même si le Lecteur découvrit là encore cet ouvrage sur l’étal aux livres d’occasion proposés par la librairie Gibert. Un livre qu’il avait ignoré lors de sa sortie (2002) d’où sa confusion. Car le Lecteur est un familier du groupe I Muvrini dont Jean-François Bernardini est le charismatique auteur et parolier. De fait, « Umani » est un très riche complément au disque qui porte le même titre et qui parut à la même époque (la  couverture reprend à l’identique la reproduction d’une œuvre d’Antoni Tàpies).

Le Lecteur éprouve beaucoup de respect pour le travail qu’accomplit en Corse Jean-François Bernardini. Sur le thème de la non-violence, entre autres, mais aussi sur ceux de la fraternité, de l’écoute mutuelle. C’est sans aucun doute grâce à JF B (et à quelques autres dont, en tout premier lieu, Marcu Biancarelli) qu’il a pris conscience de la validité du combat pour l’existence et donc l’usage et leur enseignement (reconnu par la loi) des langues dites minoritaires. (« … quand l’école vous apprend que les mots que vous dites, la langue que vous parlez sont le symbole de l’arriération et de l’inutile, vous n’avez par la suite besoin de personne pour la dénigrer, vous le faites de vous-même… »)

Dans « Umani », le propos de JF B ne s’arrête pas à cette seule question-là. Il englobe, en suivant les jalons qu’offrent le disque et ses musiques, toutes les problématiques qui le préoccupent et le mettent en mouvement. Mais cette question de la langue reste immanente, puisque le groupe I Muvrini s’exprime en langue corse.

Reste le message. Un message qui répond et s’harmonise bien souvent à la sensibilité du Lecteur, à sa propre vision, à sa quête de solutions pour transformer ce monde de violence et d’exclusion. Un message que les cyniques jugeront naïf et vain. Qu’importe ! Le Lecteur, lui, aime les mots qui expriment le refus de la résignation, qui entretiennent et nourrissent l’espoir.

« je veux que là où sont les hommes les mots soient libres

je ne veux plus que l’on ait faim sur le pas de ma porte

je veux le beau visage de la vie

je veux des voix comme des lumières sur les pierres

je veux entendre nos voix, toutes nos voix car le silence

nous jette au désert… »

Des mots qui pansent les blessures.

« une île…

une île c’est féminin

un enfant qui revient

des rivières en chevelure

comme un printemps qui dure

la mer jusqu’au bout

et l’horizon partout

jusqu’au pied de ma ronde

pour l’autre amour du monde… »

un sognù pè campà


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