L'Union Européenne reconnaît le potentiel des applications pour les années à venir

Publié le 14 février 2014 par Pnordey @latelier

L'Union Européenne prévoit une explosion de l'économie supportée par les applications au sein des 28 à l'orée 2018.

A l'horizon 2018, l'économie des applications, jusque là considérée comme sous secteur de l'économie digitale, pourrait bien peser plus de 63 milliards au sein de l'Union. C’est en effet ce que révèle une étude récemment publiée par l'institution européenne qui offre un panorama de la réalité de l'économie des applications au sein des 28 aujourd'hui, et surtout les points cruciaux nécessaires pour arriver à la croissance potentielle offerte par le secteur. Plus encore qu'une opportunité financière, c'est aussi sa place dans le maillage de l'emploi qui pourrait devenir significative, avec la création de plus de 5 millions d'emplois dans les 5 prochaines années. Cependant, pour en exploiter le plein potentiel, encore est-il nécessaire de répondre aux difficultés structurelles enregistrées par le secteur, que ce soit dans le manque de talent ou la fragmentation des supports.

From zero to hero

Apparue avec l'émergence des smartphones, l'économie des applications a réellement commencé à peser au début des années 2010. Avec près d'un million de développeurs et plus de 800 000 postes en communication et support, l'économie pèse aujourd'hui déjà 17,5 milliards d'euros. En 2013, les consommateurs et entreprises publicitaires ont ainsi investi plus de 6 milliards d'euros dans les applications, soit près de 30% des dépenses globales liées aux applications. Neelie Kroes, Vice-Présidente de la Commission Européenne voit ainsi ces chiffres comme indicateurs du potentiel européen. "Devant l'augmentation du chômage des jeunes, ces chiffres me donnent un nouvel espoir. Le secteur des applications est réellement un domaine de l'économie digitale dans lequel l'Europe peut réellement devenir leader." De fait, l'économie européenne est déjà particulièrement compétitive dans le domaine. 40 des 100 applications ludiques les plus importantes des marchés américains et européens ont ainsi été créées par des entreprises européennes, et plus particulièrement par des entreprises nordiques, dont King.com et Supercell sont les leaders mondiaux. L'explosion des applications se reflète de même dans les perspectives d'emplois importantes. Est pris ainsi l'exemple de Grapple mobile, entreprise londonienne qui avec 3 employés il y a seulement 3 ans en est aujourd'hui à 120 et entend doubler ce chiffre dans le courant de l'année.

Des obstacles à surmonter

Cependant pour pouvoir être à même de systématiser les exemples de réussite existant aujourd'hui, il faudra, au niveau européen, dépasser certains points. Ainsi, auprès des développeurs européens interrogés, 38% relèvent ne pas pouvoir aujourd'hui concurrencer les salaires offerts par leurs équivalents américains. De même pour 30% d'entre eux semble apparaître un manque clair d'éducation dans le secteur des développeurs, tout comme un manque d'expérience de la part des startups. Le secteur reste de plus encore extrêmement segmenté au niveau sexuel, n'enregistrant que 9% de femmes. Enfin le manque de rapidité du développement de la couverture 4G en Europe pourrait s'avérer extrêmement handicapante pour les prétentions européennes. Handicap qui pourrait empêcher, plus largement que la seule économie des applications, l'Europe d'aborder correctement le passage au tout-connecté. Neelie Kroes relève ainsi l'ampleur des enjeux, "Dans le monde de demain ou même les voitures sont connectées, quand on s'appuie sur les applications pour la santé - prendre le tournant du digital va être absolument critique."