Kinderzimmer - Valentine GOBY

Par Wakinasimba

Actes Sud Editions, 21 août 2013, 224 pages

Résumé de l'éditeur :

En 1944, le camp de concentration de Ravensbrück compte plus de quarante mille femmes. Sur ce lieu de destruction se trouve comme une anomalie, une impossibilité : la Kinderzimmer, une pièce dévolue aux nourrissons, un point de lumière dans les ténèbres. Dans cet effroyable présent une jeune femme survit, elle donne la vie, la perpétue malgré tout.

Un roman virtuose écrit dans un présent permanent, quand l'Histoire n'a pas encore eu lieu, et qui rend compte du poids de l'ignorance dans nos trajectoires individuelles.

Mon avis (attention spoiler) :

Voilà, je me suis décidée à ouvrir ce livre et à le lire.

Une lecture qui ne fut pas des plus facile, dans le fond et dans la forme.

Dans la forme car certaines énumérations sont toujours pour moi difficiles à lire. Mais elles reflètent bien ce qui se déroule dans le camp : aucune logique, tout n'est qu'accumulation.

Dans le fond : l'histoire de cette grossesse et de cet accouchement sans bruit ; de cette lutte pour la survie qui se joue sur des coups de chance.

Et puis on touche du doigt les corps : non seulement les poux, mais aussi les bubons. Les corps qui tentent par tous les moyens de se réchauffer ; les corps qui défèquent où ils peuvent. Les repas, idées obsessionnelle, et la faim qui ronge de l'intérieur.

Il reste tout de même de l'humanité dans ce camp : les rapines pour un bout de tissus ou du bouillon plus épais ; une meilleure place de travail trouvée pour une amie ; la Marseillaise fredonnée lors du 14 juillet ; une tétée que l'on offre lorsque son enfant vient de mourir.

Que dire d'un tel livre si ce n'est que sa lecture est indispensable....

L'image que je retiendrai :

Celle de la tétée offerte par une femme russe dont le bébé venait de mourir.