Philippe Beck publie Opéradiques aux éditions Flammarion.
93.
Homme littérant,
à la main gravante,
le graveur de la mobilité,
est comme troupe d’abeilles
décavées
qui fait la grappe négative,
le groupe rentré dehors
et voltigeant sur les fleurs
de printemps,
les barques et les rames sciées.
Une outre-aux-songes
excavée,
une cave de peau,
tortue dans le cactus
et palette inverse.
Les palettes s’en dégagent.
102.
La « Parole » est un tronc,
une motte de terre
ou un corps brut modeleur.
Giroux fait voile
dans une bataille d’être :
ek-rire
ex-rire. Ec-rire, comme il y a ec-phrase.
Et Saturne Matière entoure le Je tombant,
l’idiot serein qui raconte la vie
du doigt lunaire interposé.
Il ne peut pas nier l’histoire.
Non. Rire est demi-lune.
106.
La prose plastique
et affreuse (victorienne et défenestrée)
fait une razzia hybride –
et l’idée de la satire est perdue.
Le mêlement, articulation liée,
est un efforcement :
je tire sur le fil de lin
autour d’un bronze brillant.
Le filet remonte le filet.
Et montre l’eau
108.
Peinture est la Lointaine Parodie
de Litt. ou Poësie
dans la nature ?
Il y a donc Nature-Abstraction.
Ou est-ce l’inverse ?
La parodie mutuelle des arts
fonctionne comme la ferme des bêtes.
Des chants doublés, non esclaffés.
Devant la scène constante,
la « Toile Impalpable » dont parle
G.
À bataille rangée de bande dessinée.
Bataille bandée et rayée.
109.
Il y a toujours,
dans l’effort d’entourer
le blanc sillonné
un Vous n’auriez pas vu
(Agamemnon dormir)
un Vous n’auriez pas dit
(que chacun a une voix
dans de la jungle enfantée)
un Vous n’auriez pas compris
(pourquoi l’orge
intéresse le commerçant),
plus un Vous auriez dit.
Bien.
Philippe Beck, Opéradiques, Flammarion, 2014, 20€, pp. 356, 365, 369, 371, 372
Philippe Beck dans Poezibao :
bio-bibliographie, De la Loire (parution), extraits 1,De la loire(lecture de T. Hordé), extrait 1, extrait 2, ex. 3 (et photo lecture chez Tschann), à propos d’Objets d’Amérique, d’Y. di Manno, ext. 4, Poésies premières et Boustrophes (JP Dubost), ext 5