Ah la première fois ! On s’en souvient tous de la première fois… où l’on a posé le pied aux Etats-Unis. Pour moi c’était en août, à Boston, la capitale du Massachusetts. La pointe Nord-Est du pays.
Prisée des Canadiens pour le tourisme, la belle ville de briques rouges est un peu l’oubliée des voyageurs européens, qui lui préfèrent l’extravagante New York, située à 330 kilomètres seulement. Boston fait figure de bourgade à côté de la mégalopole. 615 000 habitants « intra-muros » seulement. Elle la surpasse pourtant historiquement.
Boston, berceau de la liberté
Surnommée le « berceau de la liberté », Boston a été le théâtre de toutes les premières fois importantes du pays : premier journal régulièrement publié, première Constitution qui servit de modèle à la Constitution fédérale, premiers soubresauts d’indépendance avec le Tea Party. Aujourd’hui associé aux électeurs radicaux mécontents, le Tea Party a d’abord été ce soulèvement bostonien contre la monarchie britannique en 1773, durant lequel le thé provenant d’Angleterre par bateaux fut jeté par-dessus bord en signe de révolte.
Non, le premier restaurant de la côte Est n’était pas un McDonald’s mais bien ‘ye olde Union Oyster House’. On le conseille pour manger des fruits de mer là où John F. Kennedy aimait poser son postérieur dans sa jeunesse (un écriteau le précise), mais surtout pour le décor sombre en bois, presque comme en 1826. Le mieux est d’y aller pendant l’été, la saison du homard, grande spécialité de la Nouvelle-Angleterre.
Première taverne, première école publique, première université…
Après un bon repas, il fallait forcément se désaltérer. A deux pas du restaurant on trouve donc la première taverne d’Amérique, ‘The Bell in Hand’. La décoration y est déjà moins typique, mais cela fait toujours une petite anecdote de plus. On en profite pour commander une Samuel Adams, bière qui porte le nom d’une grande figure de Boston.
En 1635 et 1636, la première école publique et la première université du pays, une certaine Harvard, ont été fondées. Le début de l’excellence universitaire pour la ville, et une architecture à découvrir absolument pour les visiteurs d’aujourd’hui.
Les Anglais sont arrivés, ils ont bâti, ils ont vécu (pas très vieux) et forcément, ils sont morts. Boston abrite donc l’un des tous premiers cimetières du pays, le Granary Burying Ground. Le lieu est très beau, même si les pierres tombales et leurs gravures représentant des têtes de mort et des ossements font plus penser à des drapeaux pirate qu’à la paix et au repos éternel.
Bienvenue sur le Freedom Trail
A Boston, pas besoin de guide. Il est possible de découvrir toutes ces « premières institutions » le long d’un parcours piétonnier de plusieurs kilomètres, tracé au sol avec des briques rouges : le « Freedom trail » (ou voie de la liberté). Il permet de traverser la plupart des quartiers intéressants de la ville, du très huppé Beacon Hill au très italien North End en passant par les magnifiques parcs. Boston Common, le plus connu, est, sans surprise, le premier parc public des Etats-Unis, mais le Boston Public Garden, plus intime, ravira les romantiques. On ne garantit par contre pas que la première demande en mariage des Etats-Unis y ait eu lieu…
Date du reportage : août 2013