François Hollande à San Francisco : "La France doit reconnaître le dynamisme de ses entrepreneurs"

Publié le 14 février 2014 par Pnordey @latelier

De passage dans les locaux de l’Atelier US à San Francisco, le président français a défendu sa vision de l’innovation et a dévoilé une série de mesures encourageant l’émergence d’une économie numérique portée par les entrepreneurs.

La France avec un taux record en Europe de plus de 538.180 créations d’entreprises par an doit continuer à encourager les initiatives d’innovation privée. Et pour cela, François Hollande, présent à San Francisco pour le lancement de la première maison de l’international, FrenchTechHub, a défendu le rôle de l’Etat dans le maintien d’un écosystème innovant optimal. En échangeant avec divers entrepreneurs français installés dans la Silicon Valley, s’est dessiné un nouveau paradigme français d’innovation où l’Etat jouerait en effet un rôle majeur, maintenant un écosystème incitatif indispensable pour faire naitre des projets innovants. Ecosystème où les entrepreneurs seraient les premiers porteurs de ruptures majeures. Dans cette optique, de nombreuses initiatives, qui résultent pour la plupart de réflexions en cours depuis plusieurs années, ont été présentées à l’occasion de cette allocution présidentielle.

Un Etat simplificateur et accompagnateur

Premier volet de taille évoqué par le président : l’éducation. Les cours de codage doivent ainsi être généralisés à court terme dès le plus jeune âge, impliquant une réforme préalable  du professorat et de l’apprentissage. Les écoles californiennes en partenariat avec la plateforme Code.org soutenue par Mark Zuckerberg et Bill Gates ont déjà mis en place des modules de codage et organisent chaque hiver une Computer Science Education Week touchant plus de 10 millions d’étudiants. Jean-Baptiste Rudelle, fondateur de Criteo, entreprise de marketing en ligne cotée depuis peu au Nasdaq pointe également le besoin urgent en codeurs et codeuses en France et a enjoint Geneviève Fioraso également présente à porter pleinement ce projet. L’école et les différents services parascolaires doivent également servir de leviers pour favoriser l’émergence d’un esprit d’entreprise, une bourse de 10 millions d’euros dédiée aux jeunes entrepreneurs de quartiers défavorisés devrait être annoncée prochainement. Pour faciliter la commercialisation rapide de produits innovants soumis à un contrôle règlementaire strict comme les accessoires de eSanté, le gouvernement souhaite assouplir le processus d'octroi de labels. Ainsi, plusieurs startups représentées offrent des solutions soumises à une régulation spécifique, ExogenBio et sa méthode de diagnostic utilisant les brisures d’ADN ou encore le cœur artificiel développé par la société Carmat.

Multiplier les incitations pour les investisseurs

Dans un contexte économique mondialisé, la compétitivité n’est plus un élément soumis aux seules contraintes industrielles nationales, le Président a ainsi annoncé une série de mesures visant à renforcer ses liens avec les Français expatriés et les investisseurs et travailleurs étrangers souhaitant s’installer en France. Un nouveau visa devrait ainsi être introduit prochainement, baptisé "Passeport Talents". Celui-ci s’adresse tout particulièrement aux investisseurs, ingénieurs, chercheurs interdisciplinaires, athlètes et artistes de haut niveau souhaitant s’établir en France pour y poursuivre un projet innovant. Cette nouvelle catégorie regrouperait près de 10.000 personnes dans le monde et constitue un signal fort pour les entreprises étrangères. Plusieurs entrepreneurs présents ont cependant déploré le faible rayonnement de la France auprès des investisseurs étrangers du fait d’une prétendue rigidité. Comme l’explique Stéphane Le Viet Pdg de Work :"La rigidité du marché du travail fait terriblement peur aux investisseurs étrangers".  En réponse à ces inquiétudes François Hollande a répété la volonté d’offrir un écosystème adéquat et souhaite explorer des formes de levées de fonds innovantes. Ainsi, une plateforme de crowdfunding devrait être lancée en mars prochain permettant aux entreprises de lever jusqu’à 1 million d’euros par projet, les particuliers pourront y investir jusqu’à 1.000 euros par personnes. Enfin, les startups bénéficieront prochainement d’un régime amélioré des attributions gratuites d’actions et de bons de souscription de parts.