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Autrefois, comme sur la terre ferme, on allait à cheval dans les rues de Venise, parce que les rues n'étaient pas encore pavées ou seulement recouvertes de terre cuite et parce que les ponts construits en bois étaient plats et sans marche.
La cloche qui sonnait une demi-heure avant trois heures pour appeler les nobles au Conseil s'appelait "Trotera" , cela parce que, au son de la cloche, ils se hâtaient de mettre au trot les mules qu'ils montaient.
Il existe une loi de 1287 selon laquelle en raison de l'étroitesse des rues et de la grande affluence, il était interdit à tous de monter à cheval dans les Mercerie, sauf aux étrangers qui venaient d'arriver.
Cette loi fut modifiée en 1291, comme on peut le déduire à la lecture de Sansovino. On y ajouta que celui qui venait du Rialto devait attacher son cheval au figuier qui existait sur le Campo di S. Salvatore et continuer le voyage à pied jusqu'à Saint Marc.
Ensuite il fut interdit de manier les armes dans les rues, de tenir les chevaux à la main sans harnachement sur le tête et le corps, sans collier de grelots.
Les chroniqueurs racontent que Lorenzo Cesti, ou, selon d'autres, le doge Steno avait de beaux chevaux, de beaux fiacres et qu'il chevauchait souvent dans Venise avec de nombreux gentilshommes.
Nous avons trace de chevaux dans les Mercerie une dernière fois par le chroniqueur Magno, lequel écrit : le 23 décembre 1422, la duchesse de Ferrare vint à Venise avec deux de ses fils. Le doge voulut la rencontrer empruntant comme à l'habitude le Bucentaure, mais elle dut venir le 29 à la Seigneurie à cheval à travers les Mercerie, ne pouvant venir en barque sur les canaux pris par la glace.
L'usage des chevaux alla alors en déclinant peu à peu.
Merci à Claude Soret pour ses traductions : anecdotes historiques vénitiennes - Giuseppe Tassini