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La définition de l’innovation dans sa plus simple expression peut se traduire ainsi : « introduire quelque chose de nouveau qui apporte de la valeur ajoutée ». Plus concrètement, quelqu’un, à un moment donné, va bousculer le « statu quo » pour promouvoir une nouvelle idée, proposer de suivre une nouvelle direction ou essayer ce qui ne l’a jamais été. Comment bousculer le statu quo en contextes contraints ?Il faut déjà prendre conscience que les méthodes employées jusqu’alors ne donnent plus de résultats satisfaisants ou que la situation semble bloquée ; puis, faire preuve d’audace dans sa façon de penser et de faire ! Se risquer à sortir des sentiers battus et rebattus ! Repensez à toutes les innovations, transformations ou avancées qui vous ont marqué…la vision et l’audace en sont les marques de naissance. L’audace relève d’un état d’esprit bien spécifique avant de se traduire en actions. L’état d’esprit avec lequel je ou mon collaborateur aborde le quotidien (ou « vision du monde » pour reprendre les termes d’Eric Berne) est déterminant dans ma/sa capacitéà oser exprimer des idées et à les développer. L’audace, ne nous méprenons pas, n’est pas l’inverse de « ne pas avoir peur ». C’est disposer d’un état d’esprit résolument positif et contributif, tout en étant conscient de certains risques que l’on se sent capable d’affronter. Ces risques, au lieu de me paralyser, me mettent en tension positive :
- Je ou mon collaborateur considère que tout est possible et j’ose/il ose imaginer de nouvelles façons de faire.
- Je ou mon collaborateur pense que je peux/qu’il peut contribuer à l’équipe, au groupe, à l’entreprise.
- Je vois ou mon collaborateur voit les autres comme une source d’échange, comme une aide pour mieux formaliser idées et projets au service du bien commun.
- bienveillance,
- non jugement,
- énergie,
- dose d’humour,
- confiance a-priori,
- et de convivialité même éphémère !
- La peur d’être rejeté, liée à notre besoin humain d’être accepté par les autres et d’appartenir à une communauté, à un groupe. Les comportements déviants consistent à vouloir à tout prix se conformer à l’approbation sociale et à la « voix » dominante. L’audace n’a pas lieu d’être et mon comportement s’apparente à « je ne propose pas donc je suis » (pour détourner une célèbre phrase !).
- La peur de l’infériorité intellectuelle ou de perte de statut qui peut alors nous pousser à être critique à outrance vis-à-vis des autres pour les dévaloriser (ou « je pense donc JE suis »). L’audace déstabilise notre position et nous la rejetons par peur de ne pas être à la hauteur.
- La peur d’être vulnérable quand notre besoin humain recherche autonomie et pouvoir. Nous pouvons alors développer des comportements agressifs, voire coercitifs. C’est alors la face noire de l’audace qui nous anime : celle de l’entêtement, du jusqu’auboutisme aveugle (ou « je pense donc je réussis systématiquement »). L’audace qui nous conduit dans le mur.
- La peur d’être enfermé quand notre quête s’apparente à celle de la liberté. L’audace est notre oxygène mais nous l’utilisons pour fuir le commun des mortels, pour garder notre « unicité » (« je pense donc je fuis ») et non pour construire.
Identifier le statu quo et la nécessité de la confiance inconditionnelle (qui suppose a minima de poser des règles spécifiques avec une équipe pour un temps collectif de réflexion ou pour soi-même) constituent les deux premières étapes avant d’arriver à la question-clé pour ENcourager l’audace, la question : « Et si… (nous imaginions l’inimaginable) ? »
- Et si on commençait par la fin ?
- Et si on augmentait la durée ?
- Et si on ajoutait un ingrédient inédit ?
- Et si on intégrait tel expert ?
- Et si les clients ne trouvaient plus nos produits dans tel circuit de distribution, où alors ?
- Et si plaisir rimait avec performance ?
- etc… La formulation complète de la question « Et si » reste étroitement liée au statu quo constaté. L’approche innovation par le design thinking (« mode d’applications des outils de conception des designers pour résoudre des problématiques innovation, par une approche multidisciplinaire centrée sur l’humain ») nous apporte deux mises en perspective éclairantes pour appliquer de façon pertinente la question « et si ? » 1er cas de remise en perspective de la question « et si ? » avec la démarche innovation design thinking. Cette approche invite à poser trois questions face à une problématique :- What is ?
- What wows ?
- What if ?
OU
- Qu’est-ce que j’observe (constat objectif et empathique) ?
Ex : »Les clients font la queue plus de 5 mn pour régler leurs achats »
- Qu’est-ce qui me surprend ? Qu’est-ce qui est dissonant par rapport à ce que je savais ?
Ex : « Je ne pensais pas que les flux étaient aussi lents »
- Et si (on imaginait différemment) ?
Ex : « Et si on occupait les clients pendant ce temps là ? » « Et si les clients pouvaient régler leurs achats au fur et à mesure de leur parcours magasin ? » « Et si les clients réglaient tranquillement chez eux ? »…
- I like
- I wish
- What if ?
- J’apprécie/J’ai apprécié..de travailler par moment en binôme sur ce projet.
- J’aimerais /j’aurais aimé..que nous fassions le point plus régulièrement.
- Et si on élargissait notre approche avec tel service/telle personne ?
Faites l’exercice pour vous-même pour imaginer vos ré(v)olutions / envies 2014 !
Au lieu de faire votre liste de résolutions (que vous ne tiendrez pas :-)), faites-vous une liste de questions : « Et si je commençais à… » « Et si j’essayais de… » etc…
C’est prouvé les questions motivent plus que les résolutions et ce, pour trois raisons :
- Elles aident à se projeter vers le comportement, situation souhaitée en faisant appel à notre autonomie et à nos motivations intrinsèques.
- Elles ouvrent les possibles et nous incitent à imaginer différentes solutions plutôt qu’à relire une feuille d’injonctions.
- Les questions sont donc moins « oppressantes » et sont plus faciles à partager avec d’autres. Les résolutions invitent inconsciemment le jugement des autres (« C’est sûr que ce serait bien si tu y arrivais! » tandis que les questions nourrissent vos plans d’actions et votre « climat de confiance.
Il reste à passer en mode action. Mais comment atteindre un objectif impossible ?
- Comment faire concrètement ?
Quels seraient les premiers pas, les premières pistes ?
Qui peut me soutenir et m’ENcourager ?
Comment vais-je mesurer mon avancée sans me mettre en difficulté etc…?
- Autre approche similaire (que j’affectionne particulièrement) pour sa simplicité et son efficacité redoutables (inspirées des techniques de coaching bref et plus précisément de type « SolutionSurfing« ).Le « What if » correspond à votre objectif « idéal » (imaginons que cela corresponde à 6 sur une échelle de graduation allant de 1 à 10).
Ensuite vous positionnez sur une échelle ce que vous savez déjà faire et ce que vous feriez différemment de façon extrêmement concrète pour évoluer d’un ou deux points sur l’échelle !
J’aimerais souligner un point essentiel qui ressort tout au long de ce billet : l’hybridation des approches : qu’elles soient issues du coaching (courants PNL, AT, orienté solutions, approche Tilt365°) ou de différentes approches innovation. Pour développer les comportements favorables à l’innovation, il est fortement recommandé désormais, comme pour réfléchir à sa stratégie d’innovation, d’hybrider/de combiner, de dépasser les frontières des modèles pour se réinventer ! Pour découvrir les autres questions-clés qui permettent de développer les qualités, postures et comportements pour « faire l’innovation » au quotidien, l’InnovaCtionnaire 2013 sera en ligne d’ici fin janvier 2013 !
Restez connectés si vous voulez découvrir les questions pour développer vos qualités innovation en 2014 autour du Changement, de la Résilience, de la Vision…