Volet 7
Toute expérience vous change et modifie le regard que vous portez sur ce qui était. L’expérience de l’écriture n’échappe pas à cette règle.
J’aimerais vous parler de l’auteur indépendant ou ce que j’appelle l’auteur indé, ou simplement l’indé, dans mon Mag hebdomadaire, qui rassemble chaque vendredi des billets glanés sur le web à propos de l’auto-publication, l’écriture et l’actualité des Indés.
L’indé en marche peut cacher une femme
L’auteur indé n’est pas seulement un auto-publié, il est aussi un entrepreneur, au même titre qu’un réalisateur, un directeur de troupe ; et au même titre, il travaille à son œuvre en l’écrivant et en la mettant à la disponibilité de lecteurs qui, il espère, deviendront les siens.
L’auteur indé a compris que ce n’est pas l’éditeur qui fera de lui un auteur, mais bel et bien l’écriture et le lecteur.
Définitions :
« Entrepreneur » An individual who, rather than working as an employee, runs a small business and assumes all the risk and reward of a given …
« Entrepreneur » Personne qui entreprend quelque chose. Personne qui effectue ou fait effectuer des travaux pour le compte d’une tierce personne.
En juxtaposant les deux définitions, l’une anglaise, l’autre française, je remarque que ce que j’entendais par entrepreneur correspond à la définition anglaise : un individu qui préfère monter sa petite entreprise et en assumer les risques et les bénéfices plutôt que d’être un employé.
Un auteur indépendant est donc un auteur qui préfère prendre des risques plutôt que de s’en remettre systématiquement à un éditeur qui prendrait les risques à sa place.
En presque trois ans d’auto-publication, j’ai appris beaucoup sur le travail d’un éditeur puisque j’ai édité dix livres numériques et un livre papier, mon premier, qui sortira le 7 mars (Lacan et la boîte de mouchoirs Saison 1- L’intégrale).
Sortie le 7 mars 2014 de la Saison 1, l’intégrale en version papier sur Amazon
Quand j’ai publié mon premier livre sur iTunes et Amazon, je n’y connaissais absolument rien (un ami auteur m’avait fait le codage et la couverture) et puis, il a fallu mettre les mains dans le camboui pour continuer, car à l’époque les outils étaient tous anglophones et cela causait des problèmes avec les documents en français, comme l’impossibilité ou mon incapacité d’inserrer un « œ » dans le logiciel utilisé sur la couverture de mon premier ebook.
Heureusement, au fil du temps, les plateformes se sont ouvertes au marché francophone, et les outils mis à ma disposition sont devenus plus performants et plus ergonomiques.
Au cours de ce work-in-progress, si j’ai développé, en plus de l’écriture, des compétences en marketing, communication et branding, j’ai aussi réalisé ceci : un éditeur ne fournira jamais tous les efforts et le temps que je fournis à promouvoir mes livres.
Cela veut-il dire que les éditeurs sont mauvais ? Non. Ils n’ont pas les mêmes motivations que l’auteur que je suis. Ils visent un catalogue, pas un auteur, même s’ils recherchent en permanence des titres locomotives pour assurer des revenus constants et une plus grande visibilité pour élargir le lectorat de leur catalogue.
Je fais la même chose, sauf que moi, je le fais 7 jours sur 7.
Ma journée se découpe ainsi :
1/3 de temps pour l’écriture, 1/3 de temps sur le net et les réseaux sociaux (je m’y informe aussi) et un 1/3 pour la publication, campagne, site, blogging, codage…
Je dors de moins en moins.
Quatre à cinq heures consacrées à l’écriture par jour, un temps qui me satisfait. Ce qui ressort comme une évidence de ces années d’expérience, je le partage aujourd’hui dans ce billet.
Voici donc les 5 points cardinaux (pour l’auteur, il y en a 5
1. La qualité. Difficile de définir ce point, car une bonne orthographe et un bon codage est incontournable certes, mais ne résument pas tout. Il faut une bonne histoire, une vraie écriture (style), une envie/un besoin de partager, un personnage, une voix, de la générosité, de l’originalité… Au moins un de ces éléments, sinon tous…
Des années de pratique de l’écriture vous permettront d’atteindre un de ces points d’excellence.
2. La visibilité pour que les lecteurs achètent votre livre, il faut qu’ils sachent que ce livre existe et où le trouver (communication, communication, communication).
3. Campagne de promotion à répétition (très chronophage)
4. Avoir un blog (nombreux auteurs publient sur blog principalement, pratique qui font d’eux des indés) et être présent sur au moins trois réseaux sociaux et y interagir vraiment, alors seulement vous y ferez de vraies rencontres.
5. Établir une relation avec vos lecteurs.
Tout ça prend du temps, beaucoup de temps et de la patience.
Bref, il vous faudra produire la même somme de travail qu’une bonne maison d’édition, mais à vous tout seul ! J’ajoute qu’il faut aussi avoir une confiance aveugle dans l’inconnu, faire preuve d’enthousiasme et regorger d’optimisme. C’est ça l’esprit entrepreneur !
Il faut aussi mettre en place des stratégies, fixer vos attentes et vos buts de manière à évaluer ce qui a été atteint et donc vous offrir quelques menues satisfactions en attendant qu’un de vos livres ne se vende comme des croissants un dimanche à 10h00 dans une boulangerie de la capitale.
Dans un deuxième billet, je vous parlerai de la visibilité et vous ferai une proposition pour l’élargir.
J’espère que vous me suivrez…
Septième volet d’un état des lieux et analyse de la situation et de la condition de l’auteur et de son devenir. Lire le volet 1, volet 2, volet 3, volet 4, volet 5 et Volet 6
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Chris Simon _ Licence Creative Commons BY-NC
1ère mise en ligne et dernière modification le 11 Février 2014.
Photos - crédits : © Chris Simon – 2014