Qui n’a jamais rêvé de voyager dans le temps, de pouvoir passer d’une époque à l’autre en un clin d’œil ? Rassurez-vous, nos descendants pourront probablement de faire : en tout cas c’est ce que nous suggèrent Léo, Rodolphe et Pion, les auteurs de La porte de Brazenac, une bande dessinée fraîchement parue aux éditions Dargaud.
En l’an 1777, pris dans une épouvantable tempête, le précepteur du prince de Condé se réfugie dans un château isolé et, dans une atmosphère macabre, fait la rencontre d’un sympathique Baron, Pierre de Brazenac. Les deux hommes sympathisent et le baron se confie à son visiteur : depuis quelque temps, il a observé d’étranges phénomènes dans son domaine. La faune et la flore semblent peu à peu se métamorphoser. Le baron demande de l’aide au précepteur face à cette « inquiétante étrangeté ». Le fantastique atteindra son apogée lorsque le baron découvrira que dans son parc se trouve une porte menant vers un ailleurs mystérieux. L’atmosphère de la bande dessinée n’est pas sans rappeler la fameuse toile de Magritte intitulée Blanc Seing. En effet, plus l’on progresse sur le seuil de cette porte, plus les membres des êtres vivants disparaissent. Quel est donc cet autre monde, cet au-delà à portée de main ? Est ce l’enfer, comme le pensent les habitants du village, ou le chemin vers le paradis ? 
Brazenac, animé par la curiosité, décide de franchir cette porte quantique, qui permet de de passer instantanément d’un point à un autre dans l’espace comme dans le temps.
Cette bande dessinée offre un point de vue assez intéressant sur le fantastique, suggérant l’idée que parfois la frontière entre la science et la sorcellerie serait ténue et invitant le lecteur à réfléchir sur ce qu’il prend pour des certitudes. Pourquoi l’ailleurs serait-il plus dangereux que le monde dans lequel nous évoluons ?
Un album aux planches expressives et aux vignettes parfois très détaillées.
Léo, Rodolphe et Pion, La Porte de Brazenac, éditions Dargaud, Février 2014, 15.99 €
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