![](http://media.paperblog.fr/i/700/7003713/medias-liberation-deroute-dun-journal-devenu--L-bFLA6e.jpeg)
Que le plan proposé par les actionnaires montre un grand mépris à l’égard du métier de journaliste, cela ne fait aucun doute. Mais à qui la faute si les lecteurs sont de moins en moins nombreux à acheter Libération et plus généralement à lire la grande presse. Après tout, on ne fait pas la queue devant un cinéma qui projette des films débiles (quoi que), non plus devant une boulangerie qui fabrique du mauvais pain, encore moins d’un journal qui traitent des mêmes infos que les autres, la même opinion, les mêmes mots, les mêmes analyses. Et on nous rabat les oreilles en parlant sans cesse du pluralisme de la presse et de l’information ? Jamais les journalistes n’ont été aussi conformistes, aussi pleutres, aussi interchangeables que de nos jours ! Formatés par les écoles qui reproduisent à la pelle des gens politiquement corrects, les jeunes rédacteurs sont incapables d’esprit critique, d’insolence, d’irrévérence, d’impertinence envers les dogmes et les tabous du jour. Le propre d’un journaliste n’est-il pas de s’attaquer, parfois cruellement, aux évènements du monde?
Historiquement, les journalistes ont toujours été à la fois les principaux cueilleurs, les premiers trieurs, les meilleurs synthétiseurs et les plus grands diffuseurs de l’information destinée au public. Un rôle démocratique fondamental et traditionnel (n’en déplaise à certains) qui perd malheureusement de son exclusivité. Certes, l'opinion aura toujours sa place, mais elle existe déjà comme une catégorie d'expression publique manipulée. Alors que faire ? Revenir aux fondamentaux de notre métier : participer à une large conversation démocratique par l'information, une analyse franche et fouillée, un commentaire clair, et surtout alimenter le débat et la polémique avec légitimité, crédibilité et surtout honnêteté. Des fondamentaux qui influenceraient à nouveau nos démarches professionnelles respectives, constituant ainsi une solide garantie journalistique eu égard au droit du public à une information saine et de qualité.FG