Les entreprises spécialisées dans la construction sont confrontées à l’absence de décharges pouvant accueillir les déchets générés par les chantiers. Pour l’heure, aucune décharge dédiée aux matériaux du BTP n’a vu le jour au Maroc. Certaines entreprises déposent même leurs déchets dans des décharges prévues pour les produits ménagers.
C’est une « hérésie » selon Brice Megard, directeur de la filiale dédiée au traitement des déchets chez Sita Maroc, qui s’est confié à un hebdomadaire de la place. Son entreprise a conclu un contrat avec la commune urbaine de Rabat, qui inclut la collecte des déchets du secteur des BTP. Mais si Sita Maroc a décroché des contrats de gestion, le marché semble mal structuré. « Nous n’avons pas d’approche commerciale dans ce domaine car la filière n’est pas assez organisée », explique Brice Megard à la même source.
Les entreprises se tournent donc vers les anciennes carrières pour déposer les déchets du BTP. Mais un problème se pose : certains produits comme le bois, les plastiques, les cartons, la ferraille et les gravats peuvent être recyclés, mais d’autres comme les isolants, les pots de peinture et les pâtres présentent un danger.
Les déchets du BTP sont estimés à 9 millions de tonnes par an, d’où l’urgence de mettre en place de décharges spécifiques, surtout que le volume de déchets risque de s’accroitre. A Casablanca par exemple, les trois entreprises chargées du ramassage des ordures – Sita El Beida, Segedema-Pizzorno et Tecmed – ont multiplié leur fréquence de ramassage pour ce type de collecte.