Décevant C’Magic, cette année, si on se souvient de la première édition, vraiment bluffante. Car c’est bien ce qu’on vient chercher dans ce genre d’installation (y en a-t-il d’autres, ailleurs ?), la magie. Cette année, on aura surtout eu des effets visuels un peu répétitifs (chute de corps, de plume, de mots, voire de livres) et on est resté sur notre faim. Et parfois dans les courants d’air quand il fallait attendre, par exemple, pour entrer dans la bibliothèque de Louise Lévêque.
La nouvelle magie de la Compagnie 14 :20 ne peut se renouveler d’une année sur l’autre. Aussi, un rendez-vous annuel peut-il sembler trop ambitieux. Ou bien avons-nous besoin du spectaculaire qui était absent cette année.
Pourtant, la chute répétée d’une plume blanche m’a laissé une impression durable. Parce que le texte de Franz Bartelt qui accompagnait cette chute singulière ne touchant jamais la surface plane du bassin laissait espérer des paysages foisonnants, des couleurs abondantes, et qu’ils étaient là, dans mon imagination, alors que l’illusion visuelle n’était que blanche légèreté dans une grande obscurité. Le contraste entre la technique optique et le pouvoir inventif de l’esprit donne à penser que jamais la technique ne dépassera les capacités infinies de la fantaisie humaine. La vision, donc, dépassera toujours la vision.