Cher Charlie hebdo,
Je sais que tu n'es pas raciste car tu me l'as dit. Et je sais que tu n'es pas sexiste non plus car tu me l'as dit. De plus tu es de gauche et je crois qu'il est impossible d'être de gauche et raciste. Tu me le répétais encore il y a peu "Nous avons presque honte de rappeler que l'antiracisme et la passion de l'égalité entre tous les humains sont et resteront le pacte fondateur de Charlie Hebdo." à moi que tu qualifiais comme d'autres d'"esprit faible".
Alors j'ai fait ce que tu m'as dit ; j'ai ouvert ton journal. Mieux, je vais l'ouvrir chaque semaine et je vais y noter ce qui me dérange.
Je t'invite à néanmoins lire ces textes du sociologue Denis Colombi. Je la fais en bref ; l'humour n'est pas exempt des idéologies qui traversent une société ; il est donc forcément empreint de logiques sexistes, homophobes, racistes, tout comme le langage.
Attaquons donc avec le n° 1129.
Premier dessin :
On y voit une femme musulmans avec un foulard et son mari couché. Le mari est accusé de "ne rien foutre". Charlie Hebdo, comme tant de gens, sont intiment persuadés que toutes les femmes avec un foulard vivent sous la coupe d'hommes odieux, qui se la coulent douce, pendant qu'elles triment. Remember le "travail d'arabe" ? On est en plein cliché raciste. (et cela n'est pas parce que c'est supposément drôle que cela excuse l'exploitation de clichés de ce genre).
A Charlie Hebdo on ne s'emmerde pas à savoir si les femmes ont des chose à dire ; on se préoccupe avant tout de leur physique et on les compare à de jolis petits animaux. Tellement original.
Quand on est de gauche on peut faire parlerdes gens d'extrême-droite et leur faire employer tous les mots qu'on veut. Ainsi sur un autre dessin un skin-head dit "negro", sur celui là on voit "pédé" mais cela n'est pas grave puisqu'on ne le passe pas. peu importance la violence du mot en lui même, on ne va pas s'enquiquiner à réfléchir sur les mots d'où l'emploi du mot "enculé". N'allons surtout pas imaginer que cette insulte peut être homophobe ; cela serait vraiment chercher le mal où il n'y en a pas.
Les féministes ont parfois de curieuses réactions ; elles constatent que la majorité des noms de rue sont des noms masculins. Alors qu'enfin le bon sens convient à penser rue = prostituées. Voyons. Et comme au fond toutes les femmes sont un peu des prostituées n'est ce pas.
Tu sembles, Cher Charlie Hebdo, développer une sacrée fascination pour les vierges du Paradis musulman au point d'en parler à plusieurs reprises dans ton journal. Pour toi, il semble qu'un musulman n'a aucune idéologie, aucune conscience politique (qu'on pourrait certes critiquer mais ce n'est pas ce que tu fais) ; non, il a juste envie de niquer.
Maigre recette cette semaine ; je ne doute pas que vous ferez mieux la semaine prochaine.